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Fondation de France, une organisation ancrée dans les territoires

17 juin 2020

« Enclavement », « campagnes en déclin »… ces expressions qui ont marqué l’année 2019 disent toutes la même chose : une partie significative des Français se sent abandonnée. Pour redynamiser ces territoires, la communauté philanthropique se mobilise. Et des initiatives porteuses d’espoir fleurissent de toute part.

Loin des métropoles, des grands sites économiques ou touristiques, la « France des marges » vit en banlieue, en zones rurales, dans d’anciens bassins industriels ou des petites villes en décroissance. Sur ces territoires se développent des poches de pauvreté durable, un sentiment d’injustice et une défiance à l’égard des institutions. Comment réinsuffler l’espoir et l’envie d’agir dans ces espaces de relégation ? La question territoriale est naturellement une grande cause pour le mouvement philanthropique. « Une cause, mais également une solution, souligne Claire Boulanger, experte Solidarités nationales de la Fondation de France. Car ceux qui vivent les problèmes sont aussi les mieux placés pour imaginer et mettre en œuvre des réponses adaptées et pérennes. » Les principaux acteurs de la philanthropie ne s’y trompent pas : pour leurs actions de mécénat, 89 % des entreprises privilégient des projets au niveau local ou régional, et la moitié des fondations, qu’elles soient portées par des particuliers ou des entreprises, agissent à l’échelle territoriale.

Une volonté d'agir au niveau local

L’organisation de la Fondation de France reflète cette réalité. Créée pour encourager les fondations et les projets d’intérêt général sur le territoire français, elle n’a eu de cesse d’approfondir son ancrage local, à travers ses six fondations régionales. C’est à cette échelle, que sont gérés plusieurs programmes d’action, dans les domaines de la vulnérabilité (enfance, personnes âgées, migrants, handicap, emploi…), de la culture ou de la transition écologique. « Nous animons un collectif de 30 bénévoles et experts locaux, explique, par exemple, Laure Decouvelaere, déléguée générale de la Fondation de France Nord. Des hommes et des femmes d’expérience, qui connaissent intimement le tissu et les acteurs locaux, épaulés par des “experts” dans un domaine précis, comme le logement ou le décrochage scolaire. Ensemble, ils accompagnent les porteurs de projet, instruisent les dossiers, suivent l’avancement et les résultats des initiatives soutenues. »

Incubateur d’idées solidaires

Pour aller plus loin, un programme spécifique, Dynamiques territoriales, a été créé en 2013, dans six bassins de vie. Sa raison d’être ? Se mettre à l’écoute de territoires « silencieux » et « invisibles ». « Nous avions identifié des zones fragiles, d’où aucune proposition ne remontait lors de nos appels à projets, précise Jean-Damien Collin, délégué général de la Fondation de France Grand Est. Nous avons donc changé d’approche et lancé une question ouverte : vous avez un projet ou une idée pour améliorer la vie quotidienne, créer du lien et faire naître de nouvelles formes de solidarité ? Nous sommes prêts à vous accompagner. » Cette méthode a fait émerger et entraîné la mise en œuvre de plus de 300 initiatives. « Près de 60 d’entre elles sont parties d’une simple idée, d’une envie, que les équipes de la Fondation de France ont accompagnée pour construire un vrai projet. Notamment en favorisant les échanges et en organisant des rencontres avec les acteurs institutionnels locaux. Bref, en construisant un espace de confiance », explique Lucile Manoury, enseignant-chercheur responsable de l’évaluation du dispositif. La durée de l’expérimentation a été fixée à cinq ans. Aujourd’hui, deux des six programmes sont terminés. Résultats ? Hors-piste, dans les Hautes-Alpes, a fait éclore et a soutenu 46 projets, parmi lesquels 22 idées transformées en projets. Et aujourd’hui, un collectif d’associations locales s’organise pour continuer à travailler ensemble et porter des projets structurants, avec le tiers-lieu LoCOmmun. Quant au programme Mine d’idées, dans le bassin minier du Pas-de-Calais, il a passé le relais à la Fondation territoriale des Lumières, fondation créée par un collectif de dix entreprises du territoire. « Pour une transition efficace, il a fallu anticiper. Le transfert de compétences s’est donc fait progressivement, raconte Laure Decouvelaere. Un an avant la création de la Fondation des Lumières, les fondateurs participaient à nos comités, pour découvrir les projets et instruire les dossiers avec nous. Et maintenant, ce sont nos bénévoles-experts, qui sont accueillis dans leur comité ! »

La Fondation territoriale des Lumières prend le relais du programme Mine d’idées de la Fondation de France Nord pour lutter contre toutes formes de précarité dans le bassin minier.

Cultiver toutes les formes d’engagement local

Au-delà de l’appui direct aux projets, la Fondation de France a vocation à fédérer toutes les formes d’engagement. Comme celui des entreprises qui veulent agir là où leurs salariés vivent et travaillent. C’est le cas de la Maison Johanès Boubée, filiale vin du groupe Carrefour, dont le siège est à Bordeaux. Depuis trois ans, l’entreprise soutient activement le programme Dynamiques territoriales sur deux bassins de vie : Vendanges d’idées en Haute-Gironde dans le Libournais, et Pétillantes initiatives pour le Saumurois et les Vallées d’Anjou. « Plus qu’un simple soutien financier, c’est toute une dynamique d’implication de nos collaborateurs, souligne Éric Yung, son directeur général. Les salariés sont invités à voter pour leurs projets coup de cœur, nous organisons des cafés solidaires pour rencontrer les associations et le comité d’entreprise a ouvert une tombola au profit de la Fondation. C’est un partenariat global qui nourrit notre politique de responsabilité sociale et environnementale. »

Autre belle histoire : celle de la Fondation de France Méditerranée, qui a suivi la « gestation » et la naissance de la Fondation de Marseille. « Marseille est une ville-monde qui est dotée d’une incroyable énergie et qui regorge d’initiatives solidaires inventives, souligne Cécile Malo, déléguée générale de la Fondation de France Méditerranée. Accompagner ce mouvement, l’aider à se consolider et à se développer : c’est l’ambition de cette fondation territoriale, créée à l’initiative de quatre “philantrepreneurs”. Déjà engagés au service de l’intérêt général, ils veulent jouer collectif et dans la durée, pour encourager l’émergence de projets positifs à fort impact social à Marseille. La Fondation de France Méditerranée leur apporte sa connaissance du territoire, de l’ingénierie philanthropique et du travail en réseau. »

À télécharger

Le rapport annuel 2019 : il est urgent d'agir durablement
Hors série Contact 2019 : faits marquants de la Fondation de France