La Fondation de France Nord et ses partenaires : retour sur une mobilisation exceptionnelle
Depuis le début de l’épidémie, les équipes de la Fondation de France ont engagé leurs réseaux partout en France pour venir en aide aux soignants, aux chercheurs et aux personnes vulnérables. Sur le territoire de la Fondation de France Nord, plus de 80 projets ont été soutenus pour un montant de plus d’un million d’euros. Pour toutes les associations soutenues, cette période extra-ordinaire a été synonyme d’innovation. Retours d’expérience.
Près de 30 M €
C’est le montant collecté fin juin, par la Fondation de France, grâce à une chaine de générosité mobilisant les donateurs particuliers comme les entreprises, dans toute la France.
Soutenir les hôpitaux et les soignants
Dès le début de la crise, la Fondation de France s’est mobilisée auprès des hôpitaux pour améliorer la prise en charge des patients, apporter une aide matérielle, protéger et accompagner psychologiquement les soignants. Dans la région des Hauts-de-France, une dizaine de projets ont ainsi été soutenus.
Parmi ces projets, celui porté par Le Souffle du Nord qui a produit plus de 1 million de masques en quelques semaines grâce à la mobilisation de 6 000 personnes et 60 partenaires, pour faire face à la pénurie. « Au-delà du nombre de masques produits, c’est une énergie folle qui s’est déployée sur notre territoire», précise Vindhya Saravane, Responsable Partenariats au Souffle du Nord. L’association a dû faire preuve d’une incroyable réactivité pour trouver des solutions et organiser la production, la logistique et la coordination du projet en moins de 48 heures.
« Nous avons appris 1000 métiers et impliquer des centaines de personnes, pour que le projet puisse tourner, ce fut un véritable challenge ! ».
Au-delà de son objectif premier, le projet est en lui-même une démarche d’inclusion et d’insertion. Cette chaîne de solidarité a permis notamment à des personnes éloignées de l’emploi de trouver un travail, à d’autres de se trouver une vocation et de créer une micro-entreprise pour poursuivre cet élan. « Quand j’ai vu Virginie pour la première fois, elle semblait épuisée par deux ans de chômage. Pourtant, elle souhaitait s’impliquer dans l’action. Son implication dans ce projet solidaire l’a transformée. Quelques cartons de masques plus tard… elle décroche une promesse d’embauche ! » confie Vindhya Saravane.
Un nouvel appel à la générosité a été émis en mai par l’association pour participer au projet Résilience, soutenu nationalement par la Fondation de France, et élargir ainsi la distribution de masques de protection aux professionnels accompagnant des personnes vulnérables. Mais l’association ne s’arrête pas là : « Le Souffle du Nord s’est engagé à reverser une partie des revenus de cette activité aux initiatives positives du territoire en créant un « fond en Nord » destiné à soutenir les associations de la région. Le choix des projets se fera par une gouvernance collégiale constituée de l’ensemble des partenaires qui ont contribué à la réussite du projet.
Ecouter l'entretien avec Vindhya Saravane, de l'association Le Souffle du Nord, mené dans le cadre de la chronique « Restons unis » avec la Fondation de France diffusée sur RTL le 2 août 2020.
Aider les personnes vulnérables et répondre à leurs besoins sur le territoire
Au-delà des malades, le covid-19 a fait aussi de nombreuses victimes « collatérales ». En première ligne : les personnes vivant à la rue, mal logées, migrantes, les jeunes mineurs étrangers non accompagnés … qui ont vu leur fragile équilibre de vie bouleversé en cette période de crise sanitaire.
Pour venir en aide aux plus démunis dans la région, la Fondation de France Nord a rapidement identifié les acteurs de terrain expérimentés. Une vingtaine de projets ont ainsi été soutenus pour répondre aux besoins de première nécessité de personnes à la rue et lutter contre la précarité alimentaire des personnes les plus démunies.
Le projet porté par les Anges Gardins, membre du Réseau de Cocagne en est une illustration pour produire et distribuer des paniers alimentaires bio et solidaires aux plus démunis. Sur les secteurs d’Audruicq, de Loison et de l’agglomération de Lens-Liévin, 80 paniers par semaine ont ainsi été distribués aux personnes en situation de précarité, repérées par les CCAS et des associations caritatives. « Grâce au soutien complémentaire de la Fondation Daniel et Nina Carasso abritée à la Fondation de France, nous avons pu prolonger la distribution de paniers solidaires à 8 semaines au lieu des 4 initialement prévues », précise Dominique Hays, Directeur des Anges Gardins. « Notre association emploie des personnes en insertion qui, malgré quelques difficultés ont été plus de 70 % à venir travailler pendant le confinement. On s’est aperçu très vite que ces personnes étaient en meilleure condition psychologique que celles restées chez elles... ».
Grâce à leur mobilisation, l’association a pu éviter des pertes de production agricole, et des personnes en situation de précarité ont eu accès à des produits alimentaires de qualité. De nouvelles coopérations se sont également développées, et aujourd’hui, le partenariat avec le CCAS de Loos-en-Gohelle se poursuit pour faciliter l’accès des personnes en difficultés à cette alimentation qualitative.
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Assurer une continuité pédagogique pour les enfants placés et les jeunes en difficultés
Face à la fermeture des établissements et à la mise en place de l’école à distance lors du confinement, tous les enfants n’ont pas bénéficié des mêmes conditions ! La fracture numérique a rapidement entrainé un décrochage scolaire des élèves les plus fragiles. 4 % d’entre eux ont été identifiés comme décrocheurs.
Dans la région, une vingtaine d’initiatives ont ainsi été soutenues pour assurer la continuité pédagogique et ’équilibre psychologique des enfants accueillis en foyers, des enfants en situation de handicap ou issus de familles en difficultés.
Outre l’achat de matériel informatique et éducatif pour limiter la fracture numérique et assurer la continuité scolaire, la Fondation de France a accordé un intérêt particulier pour les dispositifs visant à maintenir un lien social avec les jeunes les plus isolés.
Un soutien a notamment été apporté au Groupement des Associations Partenaires de la métropole lilloise (GAP) pour que les 400 enfants placés sous mesures de protection de l'enfance, accueillis et confinés dans les différents établissements, puissent conserver des liens familiaux et amicaux à distance.
« Grâce au travail collaboratif entre les éducateurs, les psychologues, les parents et les enfants, nous nous sommes adaptés à une situation inédite, affirme Corinne Nurchi, Directrice déléguée à la coordination des établissements du GAP. Et force est de constater que cette situation a mis en lumière la compétence des parents, fortement impliqués dans leur rôle pédagogique. » L’ensemble des professionnels a également découvert de nouvelles façons de travailler qui ont une forte incidence dans la relation parents/enfants. « L’utilisation des supports digitaux a joué un rôle clef. Le numérique est devenu un tiers à part entière dans la relation ! Les parents en grande difficulté se sont ainsi sentis plus à l’aise et se sont davantage exprimés »
En terme de résilience des jeunes, même s’il est trop tôt pour en faire le bilan, de nouvelles solidarités sont apparues dans l’établissement. « Les jeunes se sont mobilisés pour venir en aide aux soignants par la confection de gâteaux ou la réalisation de masques pour les EHPAD des alentours. » A l’initiative de jeunes, des « journaux du confinement » ont également vu le jour pour raconter la vie dans les différents foyers. « C’est une nouveauté qui a permis de rassurer les parents, de renforcer et de dynamiser les liens entre les jeunes des différentes unités. Nous envisageons d’ailleurs de poursuivre les actions pédagogiques et de communication au-delà de la période de crise. »
La réorganisation du travail imposée par la crise montre « qu’un éducateur peut intervenir en télétravail. Nous n’imaginions pas nos métiers à distance avant la crise, note également Corinne Nurchi. De plus, l’internat est géré comme un milieu fermé, or nous avons fait venir de multiples compétences … éducateurs spécialisés, enseignants, agents du département réaffectés, personnels de l’aide à domicile, bénévoles, tous sont venus apporter leurs compétences. C’est ce brassage de savoir-faire qui a permis de construire les choses collectivement. L’internat de demain, c’est cette ouverture ! »
Ecoutez l’interview de Kareen Monnier, directrice générale du GAP, menée dans le cadre de la chronique « Restons unis » avec la Fondation de France diffusée sur RTL le 8 août 2020
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Maintenir le lien avec les personnes fragiles et isolées
Pendant cette crise inédite, les associations ont dû se réorganiser et réinventer leurs modes d’intervention. Télé-assistance, outils numériques, clips vidéos ou utilisation des nouvelles technologies …, les idées se sont multipliées pour maintenir le lien social coûte que coûte.
La Fondation de France Nord s’est mobilisée auprès de plus d’une quinzaine d’acteurs de solidarité qui ont redoublé d’ingéniosité pour poursuivre leur activité. C’est le cas de l’association Les Petits Poids, près d’Amiens, qui accompagne des personnes en surpoids ou souffrant d’une maladie chronique. Elle a proposé des rendez-vous téléphoniques, des cours de sport adaptés, des consultations diététiques et des entretiens avec des médecins spécialistes par écrans interposés pour assurer la continuité des soins et maintenir un soutien psychologique. « Face à la peur de la contamination et aux risques liés à la sédentarité, nous avons apporté un appui, une présence pendant ces 3 mois et nous sommes heureux d’avoir su maintenir le lien et continuer à accompagner chacun de nos adhérents » témoigne Lydie Bourry, Présidente de l’association. « Nous poursuivrons la majorité de nos activités à distance jusqu’en décembre pour rassurer les personnes avec, si le temps le permet, la reprise des activités de marche et de Taïchi en extérieur cet été. » Depuis son origine, l’association défend une éducation thérapeutique basée sur la prise en compte de la personne dans sa globalité. « Nous avons la conviction que pour être en bonne santé, au-delà du sport et de l’équilibre alimentaire, le lien social est primordial pour assurer le bien-être psychique et moral des patients. Or cette crise a changé le regard des médecins sur la façon d’appréhender ces pathologies ». L’association est aujourd’hui sollicitée par plusieurs structures de santé pour apporter son expérience, notamment par l’Université Picardie Jules Verne dans la perspective de la création d’un Diplôme Universitaire Soignants/soignés.
Ecoutez l’interview de Lydie Boury, présidente de l'association "Les Petits Poids", menée dans le cadre de la chronique « Restons unis » avec la Fondation de France diffusée sur RTL le 15 août 2020
Protéger les personnes âgées et rompre leur isolement
Pendant la période de confinement, 16 % des plus de 60 ans de la région ont passé des journées entières sans ne parler à personne, selon une enquête du CSA pour les Petits frères des pauvres. Protéger nos aînés tout en maintenant le lien social, a été un véritable défi pour les professionnels et les familles.
Une dizaine d’acteurs de terrain ont été soutenus en ce sens dans la région, s’employant à trouver des alternatives pour rassurer et entourer les personnes âgées.
Pour éviter les dépressions et les risques de glissement des résidents, les EHPAD Les Maisons Bleues, gérés par l’UGECAM Hauts-de-France, ont mis en place une cellule psychologique proposant des entretiens individuels en présentiel entre les psychologues salariés des 3 établissements et les personnes âgées présentant des signes de déprime. Grâce au soutien de la Fondation de France, l’établissement a fait également l’acquisition d’un robot de compagnie « Cutii » pour programmer les rendez-vous avec les proches et de 2 bornes musicales Mélo pour organiser des animations. Ces nouveaux outils ludiques et interactifs ont égayé et animé les journées des personnes âgées. « Pendant cette crise, la nature des animations a changé, précise Cécilia Vaesken, Directrice des Maisons Bleues. Nous envisageons de poursuivre les activités individuelles grâce à ces robots interactifs et développer de nouveaux ateliers tels que l’ergothérapie. Au-delà des réponses matérielles apportées, tout le monde s’est mobilisé. Le personnel d’autres établissements gérés par l’UGECAM, fermés pendant le confinement, est venu en renfort de nos équipes. La crise pousse les professionnels à se dépasser. Un éducateur a eu l’initiative de créer un journal pour raconter aux familles la vie en EHPAD et les rassurer. Tout le monde a joué le jeu. »
A l’heure du bilan, cette directrice souhaite faire un état des lieux sur l’évolution de la santé des personnes âgées avant et après la crise. « Nous organiserons prochainement des groupes de paroles avec les différents établissements de l’UGECAM pour échanger sur les retours d’expériences et les bonnes pratiques à suivre. Mais la crise n’est pas finie, et les séquelles émotionnelles et cognitives du confinement peuvent se révéler maintenant. Nous allons donc poursuivre l’accompagnement psychologique de nos résidents ».
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