Hacoopa : des maisons partagées pour bien vivre le grand âge
Comment bien vieillir ? Comment accompagner le grand âge en conjuguant sécurité, autonomie et convivialité ? À Orvault, en Loire-Atlantique, la réponse se nomme Hacoopa, du nom des « maisons partagées » pour séniors. Un habitat pensé non pour les personnes âgées, mais avec elles.
Les maisons Hacoopa sont des lieux de vie à taille humaine accueillant une dizaine de personnes âgées. Alternative aux grandes résidences seniors ou foyers-logements, elles sont aménagées en chambres ou studios adaptés et ergonomiques, structurés autour d'espaces collectifs. "La maison partagée permet de préserver l’autonomie et l’intimité de chacun, avec sa chambre, sa salle de bain, sa kitchenette. Mais aussi de partager des espaces conviviaux comme une grande cuisine, une buanderie, un salon avec une bibliothèque, un atelier, un jardin." explique Laure Lacourt, responsable du développement des maisons Hacoopa. Un référent passera quelques heures par jour pour, par exemple, animer la vie collective et organiser des moments de convivialité.
Une charte du vivre ensemble
La première maison partagée va accueillir ses habitants fin 2022, à Orvault, dans le quartier résidentiel et commercial du Petit-Chantilly. Le bâtiment de 400 m², ancienne propriété d'une congrégation de sœurs, est en cours de rénovation, avec l’aménagement de 13 chambres. Avant l'ouverture du lieu, les personnes intéressées ont pu participer à la réflexion sur le fonctionnement des maisons. "Au-delà de simples réunions d'information, nous animons quatre ateliers avec un double objectif : créer un collectif, faire que les gens se connaissent mais aussi produire les règles de fonctionnement de la maison, et écrire la charte du vivre ensemble. Ici, ce n'est pas une structure d'hébergement, pas question de définir l’horaire des repas ! ", précise Laure Lacourt.
Une gouvernance partagée
La réflexion sur cette participation des habitants a été poussée encore plus loin : ils peuvent devenir sociétaires de la SCIC, la Société Coopérative d’Intérêt Collectif. Selon Laure Lacourt, « Toutes les parties prenantes peuvent s’impliquer et investir financièrement dans le projet. Moi, en tant que salarié, les membres des associations mais aussi les citoyens lambda et les futurs habitants peuvent prendre des parts sociales et participer à la gouvernance de la société. On est sur un modèle très démocratique. ». Et investir dans la coopérative, c’est aussi une manière de contribuer au développement des maisons partagées. Déjà, un deuxième programme est lancé à Saint-Herblain, toujours dans la métropole nantaise, avec deux maisons partagées et huit habitats individuels groupés envisagés. Et un troisième programme va voir le jour dans le sud du département, à Machecoul-Saint-Même. Deux maisons partagées de six habitants chacune sont prévues en plein cœur du bourg.
Un projet largement récompensé
Le projet Haccopa est porté par un collectif : une dizaine de citoyens de l'agglomération nantaise et deux coopératives de Loire-Atlantique, le groupement Les Titis et Macoretz. Ensemble, ils ont créé une association dédiée au projet en juin 2018, puis une société coopérative d'intérêt collectif en juillet 2019.
Hacoopa a obtenu le prix coup de cœur du Grand prix de la finance solidaire en 2021. La commune de Machecoul-Saint-Même fait partie des premiers lauréats de la Fabrique à projet : Habitat inclusif dans les Petites Villes de demain, remis par l'Agence nationale de la cohésion des territoires