Distanciation sociale, confinement, isolement… Parce que la situation sanitaire a fragilisé les personnes en situation de handicap, APF France handicap a déployé dès le début de la crise un dispositif d’urgence. Une plateforme pour maintenir le lien, recueillir les besoins et coordonner les interventions. Focus sur sa mise en œuvre sur notre territoire, avec Matthieu Villaret, Directeur Territorial dans la délégation de l’Isère et de Stéphane Robin, Directeur Territorial dans les délégations de la Drôme et de l’Ardèche.
Comment la crise actuelle a-t-elle modifié l’accompagnement des personnes en situation de handicap et de leurs familles ?
Entre les 16 et 17 mars, nous avons dû revoir toute notre organisation en urgence : les rencontres physiques n’étaient plus possibles. Pour poursuivre notre accompagnement, il nous fallait proposer des solutions adaptées à ce nouveau contexte. Nous avons donc appelé individuellement l’ensemble des personnes en situation de handicap que nous connaissions : soit 300 dans la Drôme et l’Ardèche, et 450 en Isère. La mobilisation immédiate des équipes bénévoles et salariées a été exemplaire. Au-delà de la coordination des soins, des aides et de la gestion du quotidien, le soutien était avant tout psychologique.
En cette période de déconfinement, comment imaginez-vous la poursuite de vos actions ?
La crise actuelle redéfinit complètement le périmètre de notre action. Pour l’instant, certaines rencontres et activités vont reprendre sur rendez-vous individuel ou en très petits groupes. Pour la sécurité de nos adhérents, nous avons décidé que tous les rassemblements habituels seront annulés. C’est également le cas des séjours vacances et groupes loisirs. Ces restrictions vont se poursuivre jusqu’en septembre ou octobre en fonction de l’évolution de la pandémie. Nous allons donc conserver et développer les activités à distance.
Quel avenir pour ce dispositif dans le monde « d’après » ?
Face au confinement, le numérique s’est imposé à nous… accompagné de ses contraintes techniques. Il a fallu nous équiper, ouvrir une ligne téléphonique… Aujourd’hui, nous constatons que les personnes les plus en difficultés sont celles qui sont privées d’outils informatiques. Elles sont coupées de nombreuses informations essentielles sur leurs droits, sur l’emploi-formation, ou encore d’accès aux activités culturelles ou sportives. Le téléphone est un moyen de les informer, en particulier en milieu rural. Nous allons maintenir les appels réguliers avec elles pour faire le point sur l’évolution de leur situation… en attendant de pouvoir les retrouver.