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« Le Parc de Branféré doit devenir une destination à part entière » - Tom Daune

14 juin 2024

Tom Daune, nouveau directeur du Parc de Branféré © D.R.Récemment nommé à la tête du Parc animalier et botanique de Branféré (56), Tom Daune nous livre son regard et les ambitions qu’il nourrit pour cet endroit unique, légué par Paul et Hélène Jourde à la Fondation de France il y a 35 ans, et dédié à la préservation de la biodiversité mais aussi à la recherche et à l’éducation.

Qu’est-ce qui fait selon vous la spécificité et les atouts du Parc animalier et botanique de Branféré ?

La mission d’intérêt général est profondément ancrée à Branféré. Toute son histoire porte cette volonté de transmission. Le couple qui a fait le legs à la Fondation de France avait à cœur de partager cette vision du monde, où l’homme et la nature vivent en harmonie. Ils étaient assez précurseurs sur les sujets de biodiversité, de bien-être animal…

Cette double dimension permet à la fois de faire fonctionner le Parc de manière qualitative et de développer des programmes éducatifs et scientifiques, de tester des choses, d’être innovant. Notre objectif est de proposer une expérience la plus enrichissante possible aux visiteurs, avec la finalité de les sensibiliser aux enjeux de la biodiversité, de former des citoyens éclairés et responsables et d’avoir une utilité sociale.

L’école de la nature , qui est hébergée dans l’enceinte du Parc, est à la fois un centre de ressources, de production de contenus, de formation et d’éducation, avec une vraie ingénierie de pédagogie. C’est une offre unique en France.

Le Parc est un écosystème où règne une forme d’harmonie, et il y a aussi une grande cohérence entre les enjeux portés et ce qui est proposé, notamment sur les questions de bien-être animal. Par exemple, nous nourrissons une partie des animaux avec du foin que nous cultivons nous-mêmes en bio. Nous avons aussi récemment décidé de nous séparer du dernier phoque du parc, Fritz, une décision nécessaire car on sait désormais que le derme des phoques supporte mal l’eau douce.

Un spectacle d'oiseaux au Parc de Branféré.
© L.RANNOU

Quelles sont vos priorités pour les 5 ans à venir ?

À l’aube des 60 ans du Parc en 2025, nous avons un projet ambitieux de changement d’échelle. C’est très enthousiasmant. L’objectif est de développer sa notoriété et de faire de Branféré un lieu unique, une référence, en réaffirmant sa vocation, ses valeurs et ses priorités. Le Parc de Branféré est un voyage et doit devenir une destination à part entière.

Nous allons notamment reformaliser sa vocation autour de trois axes : l’accueil du grand public, la portée scientifique et la portée éducative. Nous souhaitons remettre sa dimension d’intérêt général au premier plan et expliquer en quoi et comment le Parc contribue activement non seulement à des programmes de conservation des espèces, mais aussi de recherche et d’éducation à la biodiversité.

Plus concrètement, nous allons bientôt inaugurer une nouvelle volière de recherche. Les premiers oiseaux sont en train d’y être accueillis. Il s’agit d’oiseaux limicoles, qui fouillent dans la vase. L’objectif est de permettre à des éthologues d’étudier leur comportement, encore mal connu. La volière offrira un cadre de recherche aux scientifiques tout en restant visible par le public. Un autre programme va tenter d’étudier les meilleurs choix de réintroduction dans la nature de populations d’oiseaux afin de savoir lesquelles s’adaptent le mieux et ont une meilleure chance de survie en milieu naturel.

Autre nouveauté : l’ouverture d’une Maison de la recherche à l’intérieur du Parc accueillant des chercheurs et des doctorants pour qu’ils travaillent sur des espèces présentes sur le site et produisent de la connaissance. Au printemps 2025, le Parc lancera ses premières Universités de printemps qui seront l’occasion de rencontres autour de questions éducatives et scientifiques, avec à la clef un grand concours national sur le thème de la biodiversité à destination des jeunes.