Depuis plus de 10 ans, l’activité philanthropique se développe dans les territoires. Agir à l'échelle locale conjugue de nombreux atouts : la proximité permet de saisir au plus près les réalités et les besoins spécifiques d'un bassin de vie. Elle permet également d'être agile, d'expérimenter de nouvelles façons de faire et de s'adapter facilement. Témoignages de trois fondateurs.
Aurélie Reder, déléguée générale du fonds de dotation Metz Mécènes Solidaires
Le fonds de dotation Metz Mécènes Solidaires a été créé en 2018 par des collectivités territoriales (ville de Metz, eurométropole de Metz) et des entreprises (Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne, Subway Metz, Fonds de dotation Heintz). L’objectif : créer un outil de financement local pour aider les associations de Moselle à émerger dans le champ de l’économie sociale et solidaire.
Nos trois domaines d’action sont la solidarité, l’environnement et le numérique, autant d’enjeux partagés sur notre territoire.
Depuis sa création, Metz Mécènes Solidaires a porté près d’une soixantaine de projets grâce au soutien de 80 entreprises locales, des projets en émergence ou en changement d’échelle, et les a accompagnés sur le long terme en les intégrant dans l’écosystème local.
Une de nos initiatives emblématiques est la création d’une conserverie alimentaire initiée par l’association Partage Ton Frigo pour transformer les invendus issus de la grande distribution en produits de longue conservation et les offrir à la Banque alimentaire de Moselle.
« Notre ancrage territorial fort nous permet d’agir au plus près des besoins des habitants, de mettre en relation des associations et des entreprises mobilisées dans des domaines similaires et de créer des synergies et coopérations. »
Aurélie Reder
Philippe Toucheron, président de la Fondation « Fier de nos quartiers »
En 2011, 7 chefs d’entreprise rochelais créent la Fondation « Fier de mon quartier Villeneuve-les-Salines » pour soutenir les associations de ce territoire classé prioritaire. En 2014, le maire Jean-François Fountaine nous demande de dupliquer notre action sur l’ensemble des quartiers prioritaires de La Rochelle. Avec l’aide de l’agglomération et de la région Nouvelle Aquitaine, nous avons recruté un délégué général, cherché de nouveaux mécènes et fait passer notre budget annuel de 30 000 à 100 000 euros. La fondation est alors devenue « Fier de nos quartiers ». Il y a deux ans, avec le soutien de la Fondation de France, nous avons lancé OSMOSE, un projet dont l’enjeu est de former des jeunes de 16 à 25 ans pour qu’ils décrochent une mission autour de la transition écologique et sociale. En les accueillant, nos entreprises partenaires dessinent un nouvel avenir pour ces jeunes peu ou pas diplômés.
Au-delà de l’aspect financier, nous contribuons à créer ces ponts entre les publics éloignés de l’emploi et l’entreprise. Dans les prochaines années, nous souhaitons renforcer notre contribution aux initiatives autour de l’emploi et accroître nos soutiens sur le territoire. L’objectif : accompagner 50 projets d’ici 2026.
« Nous créons des ponts entre les publics éloignés de l’emploi et l’entreprise. »
Philippe Toucheron
Patricia Allard, présidente de la Fondation D’ici-Tokiko
La Fondation D’ici-Tokiko (tokiko signifie « d’ici » en basque), créée en 2021, agit exclusivement sur le territoire basque, en France et en Espagne. Ses deux axes d’intervention sont la préservation de l’environnement et l’accès à la culture pour les jeunes les plus défavorisés. Nous sommes engagés par exemple aux côtés de Resak, une association qui agit localement contre l’invasion des déchets plastiques au Pays-Basque et revalorise les déchets non recyclés en mobilier d’entreprise. Nous soutenons aussi les Ballets Malandain Biarritz qui ont créé une oeuvre chorégraphique pour sensibiliser des élèves du Pays Basque, Nord et Sud, à la préservation de l’environnement. Nous sommes convaincus qu’agir en proximité est un véritable atout pour développer un soutien de qualité. Nous avons noué avec les 10 porteurs de projets que nous accompagnons sur le territoire de solides relations de confiance, chaleureuses et bienveillantes. En mars dernier, nous les avons réunis lors d’une journée de rencontre pour qu’ils apprennent à se connaître, partagent leurs réflexions, et s’enrichissent mutuellement. Cela a fait naître un lien fort entre eux et une réelle envie de travailler ensemble : certains se sont associés pour répondre un appel d’offres, une newsletter commune va être lancée et il est même question de créer un collectif.
« Agir en proximité est un véritable atout pour développer un soutien de qualité. »
Patricia Allard
