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3 questions à Suzanne de Bellescize, responsable du département Cultures et Société de la Fondation de France

2 mai 2022

« Depuis la crise, accompagner les jeunes artistes dans leur carrière est devenu l’une de nos priorités ».

  1. Quelle place occupe la culture dans les actions de la Fondation de France et des fondations abritées ?

Suzanne de BellescizeLa culture fait partie des causes soutenues par la Fondation de France depuis l’origine. Musique, littérature, théâtre, danse, arts plastiques… notre action concerne toutes les formes de création. De nombreuses fondations abritées s’impliquent également dans cette cause, avec des axes d’intervention spécifiques comme la préservation du patrimoine pour la Fondation Malatier-Jacquet ou encore le théâtre, avec la Fondation pour la Comédie-Française… Mais nous développons aussi des actions communes comme le soutien à de jeunes musiciens à travers le concert des Lauréats : chaque année, sept fondations abritées décernent un prix d’excellence à de jeunes musiciens du Conservatoire National de musique et de danse de Paris.  Au total, la Fondation de France et les 250 fondations abritées mobilisées pour la culture ont une réelle force de frappe. En 2021, 25 millions ont ainsi été engagés pour soutenir le secteur.

  1. Quels sont les grands axes d’action du programme Culture de la Fondation de France ?

Au-delà du soutien à l’art, à la création et à tous ceux qui la portent, la Fondation de France souhaite aussi faire de la culture un vecteur de lien social. Cet objectif est d’ailleurs décliné de manière transversale dans le programme Grandir en cultures, qui encourage la créativité et l’expression de la diversité culturelle chez les enfants de 2 à 18 ans. L’autre objectif majeur est de permettre à tous les publics, et en particulier ceux qui sont éloignés des pratiques culturelles, d’avoir accès aux arts et à la beauté. C’est ainsi qu’a été lancé il y a près de 30 ans un programme en rupture forte à l’époque : les Nouveaux commanditaires. Son principe est de permettre à des citoyens de commander à un artiste une œuvre portant sur une question de société. Ce dispositif a profondément marqué et renouvelé les contours du monde de l’art en démocratisant la commande d’œuvres, jusque-là réservée aux institutions ou aux grands mécènes. Fort de son succès, ce dispositif est aujourd’hui en cours d’autonomisation et le passage de relais s’organise. Pour continuer à innover et à expérimenter de nouveaux modèles, nous allons maintenant travailler sur la création partagée, une démarche qui réunit un artiste et des personnes venues de tous horizons autour de la production d’une œuvre co-construite.

  1. La crise sanitaire, qui a gravement affecté le secteur de la culture, a-t-elle révélé de nouveaux besoins, et comment la Fondation de France compte-t-elle y répondre?

Oui, le secteur a été très impacté, avec de nombreux reports et annulations qui ont conduit à l’impossibilité, en particulier pour les jeunes, de lancer leur carrière et de vivre de leur art. Très vite, la Fondation de France a lancé un fonds d’urgence afin d’aider les jeunes artistes à traverser cette période sans qu’ils renoncent à leur envie de créer, de jouer, d’exposer. Dans le même temps, nous avons rencontré de nombreux acteurs du secteur (collectifs, écoles d’art, institutions culturelles) pour mieux identifier les difficultés que rencontrent les artistes au début de leur carrière. Cette consultation nous a permis d’affiner un nouveau programme d’accompagnement des jeunes artistes. Son objectif : les aider à structurer leur parcours artistique, à se lancer dans la vie professionnelle et à diffuser leurs œuvres pour se faire connaître. De la même façon, nous allons soutenir les collectifs d’artistes émergents qui, grâce à leur fonctionnement en réseau, permettent aux jeunes créateurs de mutualiser les moyens, de coordonner leur démarche et ainsi de gagner en visibilité. Friches, fab labs, galeries associatives, résidences partagées ou pépinières offrent aujourd’hui un nouveau format d’organisation qui facilite la diffusion des œuvres produites et stimule la création. La Fondation de France espère en faire de véritables tremplins pour les artistes de demain.