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Journée des Fondateurs 2024 : renforçons notre impact ensemble

11 octobre 2024

Le 24 septembre dernier, la 5e Journée des Fondateurs a réuni plus de 180 représentants des fondations abritées aux côtés des équipes de la Fondation de France. Cette rencontre annuelle a été une nouvelle fois l’occasion pour les fondatrices et fondateurs de renforcer leurs liens, réfléchir ensemble aux grands enjeux actuels avec plusieurs intervenants de renom, et imaginer des réponses collectives pour donner plus d’impact à la philanthropie.

« La création de toute fondation relève à la fois d’une démarche individuelle, familiale ou d’entreprise, mais aussi d’un désir de s’inscrire dans une action collective. Cette volonté d’agir ensemble en créant des synergies porteuses est au cœur du projet de Fabrique philanthropique que nous construisons à vos côtés », a déclaré en introduction Pierre Sellal, président de la Fondation de France.

Au programme de cette nouvelle édition : une matinée d’inspiration pour questionner le rôle de la philanthropie dans un monde en crise ; l’après-midi, des ateliers de travail collectif pour réfléchir aux meilleures façons d’agir ensemble.

Recréer de la confiance

Dans une société traversée par des bouleversements multiples, comment recréer de la confiance et de la cohésion sociale ? C’est avec son double regard de philosophe et de psychanalyste que Cynthia Fleury est venue apporter son éclairage sur les moyens de lutter contre l’expérience de l’indigne, cette perte d’humanité produite par les crises et les inégalités sociales. L’auteure de La Clinique de la dignité (éditions du Seuil, 2023) a souligné que « la dignité se fabrique dans la relation à l’autre, elle a besoin du collectif ». Tout en regrettant que la société tende à invisibiliser les pourvoyeurs de soins. « En prenant soin des autres, la philanthropie fabrique de la dignité en action qui protège des crises démocratiques. C’est une solidarité organisée qui fait appel à des compétences, donne des moyens, produit de l’innovation et sait faire preuve d’empathie. », a insisté Cynthia Fleury.

Cynthia Fleury, à droite : « La dignité se fabrique dans la relation à l’autre, elle a besoin du collectif ».
© Cyril Marcilhacy / item

La philanthropie au secours de la démocratie

Une table ronde réunissant David Colon, professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po, Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, Elisa Peter, directrice de Civitates, une alliance de fondations européennes qui agissent en faveur de la démocratie, était organisée sur le thème de la crise démocratique. Après avoir rappelé la menace réelle que représentent la désinformation et « l’infodémie » qui tuent la démocratie de l’intérieur, David Colon a insisté sur « la nécessaire mobilisation de la société civile et l’implication de tous, dont les entreprises, pour défendre la démocratie et précisément agir de l’intérieur ».

Selon Axelle Davezac, « la démocratie est un préalable à l’action philanthropique. Toute initiative en faveur de l’intérêt général repose sur le principe essentiel que chacune et chacun a sa place dans la société ». Devant les risques qui pèsent sur nos démocraties, elle a également rappelé que les philanthropes devaient « se mobiliser pour protéger et renforcer les valeurs démocratiques ». Elisa Peter a confirmé qu’il s’agit de « défendre des valeurs, des règles, des institutions qui rendent possible le processus démocratique. Cela peut se faire par du fast checking pour lutter contre les fausses informations, de la régulation, notamment auprès des GAFAM, mais aussi en soutenant des médias indépendants ». Selon elle, agir au niveau européen et renforcer l’engagement de tous les citoyens sur ces questions est fondamental car, aujourd’hui, « les démocraties ne meurent plus par coup d’Etat, elles disparaissent de l’intérieur ».

JDF2024 table rondeDe gauche à droite : Alexandre Giraud, directeur de l'action philanthropique de la Fondation de France, Elisa Peter, directrice de Civitates, Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, et David Colon, professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po.
© Cyril Marcilhacy / item

Agir à la racine pour renforcer l’impact

Comment la philanthropie doit-elle adapter ses stratégies d’action pour apporter des réponses efficaces et durables à des enjeux de plus en plus complexes et imbriqués ? C’est avec Cyril Tassart, entrepreneur et spécialiste de l’approche systémique que les fondations abritées ont été invitées l’après-midi à interroger leurs manières d’agir. Le chercheur a expliqué comment changer de regard pour mieux appréhender toutes les dimensions d’un problème et construire des solutions transformatrices.

C’est l’historien et sociologue Pierre Rosanvallon qui est venu partager sa vision sur la contribution des fondations et des associations au renouveau démocratique. À ce propos, il a rappelé toute l’importance de l’action en faveur de l’intérêt général, qui « n’est pas seulement l’intérêt de la majorité mais celui de tous ceux que l’on ne remarque pas, des personnes oubliées ». Face aux bouleversements qui traversent nos sociétés, Pierre Rosanvallon a également insisté sur le rôle essentiel des fondations en tant « qu’expérimentateurs de nouvelles méthodes », capables de prendre en charge des problématiques collectives, de soutenir l’innovation mais aussi de rendre compte de leurs expérimentations pour les diffuser plus largement.

JDF2024 PierreRosanvallonPierre Rosanvallon, à gauche : « L’intérêt général n’est pas seulement l’intérêt de la majorité mais celui de tous ceux que l’on ne remarque pas, des personnes oubliées ».
© Cyril Marcilhacy / item

« La conviction dans la force du collectif pour restaurer et construire la dignité, la détermination de l’engagement, et l’enthousiasme à agir ensemble », trois raisons de croire en l’avenir sur lesquelles Axelle Davezac a conclu la journée.