« Encourager les jeunes créateurs à poursuivre leur trajectoire artistique » - Philippe Oulmont
Créée il y a 40 ans, la Fondation Charles Oulmont accompagne des artistes en remettant chaque année 10 prix dans quatre disciplines : littérature, théâtre et arts du spectacle, musique et arts plastiques. Philippe Oulmont, Président d'honneur et petit-fils du fondateur Charles Oulmont, présente les actions et engagements de la fondation.
Quelles sont les missions de la Fondation Charles Oulmont ?
Nous souhaitons poursuivre l'ambition originelle de son fondateur qui était de récompenser des artistes dans ses 4 domaines de prédilection (Musique, Théâtre, Arts Plastiques, Littérature) et ce, « sans distinction d’âge, de nationalité ou autre ». Elle peut ainsi soutenir de jeunes talents et artistes qui se lancent professionnellement mais aussi distinguer des artistes pour l'ensemble de leur carrière. Initiée en 1982 comme un "centre d'aide aux artistes", le souhait de la Fondation Charles Oulmont est d'encourager les créateurs à poursuivre leur trajectoire artistique.
Qui était Charles Oulmont ?
C'était à la fois un artiste, un critique d'art, un collectionneur : il avait mené dans sa jeunesse des études musicales et littéraires, aurait pu devenir compositeur mais opta pour les Lettres, en écrivant à la fois des essais, des romans, des œuvres dramatiques... Il avait aussi un goût et une érudition pour les beaux-arts : il collectionna d'abord pour son oncle, le docteur Paul Oulmont, puis pour lui-même. En parallèle de ses propres créations littéraires, il menait une activité de journaliste-conférencier, pendant les années 30 et après la Guerre. Il fut un des tout premiers journalistes radiophoniques, au sein du journal parlé de Maurice Privat sur Radio Tour Eiffel lancé en 1924 (sur des sujets couvrant la vie littéraire et artistique) et un conférencier demandé dans toute l'Europe (Belgique, Suisse, Italie, Espagne, Portugal, Suède, Tchécoslovaquie, Hongrie...
Quelle était l'ambition de la fondation à sa création ?
La genèse de la Fondation Charles Oulmont a partie liée avec celle de la Fondation de France. Charles Oulmont a effectué un don en 1969 à la Fondation de France au moment où celle-ci était créée par décret comme un organisme privé, reconnu d’utilité publique et indépendant. Charles Oulmont souhaitait alors créer un « musée culturel international » (notamment pour exposer les œuvres d'art qu'il avait collectionnées). Ce don était constitué par le dédommagement financier reçu par la RDA pour ses œuvres spoliées pendant la Guerre. C'est finalement en 1982 que voit le jour le centre d'aide aux artistes. Charles Oulmont avait participé à la vie culturelle de son époque comme auteur et comme journaliste et critique. Il souhaitait, à la fin de sa vie de centenaire, encourager une nouvelle génération d'artistes. Cette intention philanthropique visait des artistes jugés peu ou pas assez reconnus à leur juste valeur.
Quel est le rôle d'une fondation aussi éclectique 40 ans plus tard ?
La Fondation Charles Oulmont a évolué en 40 ans et s'est renouvelée au fil des différents présidents et membres de jurys, toujours bénévoles mais avec des sensibilités diverses. Si la Fondation Charles Oulmont est à la fois un prix littéraire comme il y en a 2000 en France, un prix musical, un prix de beaux-arts et un prix pour la scène, on peut considérer qu'à l'heure du cumul des mandats, c'est une charge un peu trop lourde pour exister médiatiquement et remplir correctement son objectif. Mais si notre Fondation n'a pas la prétention de rivaliser avec de grandes institutions, et de distribuer des Victoires et des César, elle peut assumer, en toute indépendance, son caractère original et offrir un prix qui a récompensé, depuis 40 ans, des artistes qui ont réalisé une brillante carrière.
Quelle est l’actualité de la fondation ?
Nous célébrons cette année les 40 ans de son existence. C’est l’occasion aussi d’un passage de relais dans la présidence de la fondation à mon ami François Pacquement qui me succède dans cet engagement au service des artistes. Le legs de Simone Brunau (1926 - 2021), ancienne présidente de la Cité internationale des Arts, institution culturelle parisienne au rayonnement international, constitue un témoignage fort en faveur de la poursuite de notre mission.
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