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Violences conjugales : comment protéger les femmes et les enfants pendant le confinement

29 avril 2020

Le temps du confinement constitue une période à haut risque pour les femmes victimes d’un conjoint violent, et pour leurs enfants. Et un défi pour les associations qui les accompagnent ! Depuis la mi-mars, la Fondation de France et des fondations qu’elle abrite sont aux côtés de ces associations.

Avec le confinement, les femmes sous l’emprise d’un compagnon violent sont particulièrement vulnérables. Le risque de passage à l’acte augmente et les chances d’échapper à l’agresseur sont réduites. Difficile dans ce contexte, de quitter le domicile pour se mettre à l’abri, chercher de l’aide ou aller au commissariat. Depuis le début du confinement, les interventions policières pour violences conjugales ont augmenté de 40%. Pour les associations qui organisent l’écoute, l’accueil, l’orientation et la mise à l’abri de ces femmes, l’activité est fortement perturbée par la mise en place du confinement.

Pour les soutenir, la Fondation de France, les fondations abritées - Fondation Raja-Danièle Marcovici et Fondation des Femmes - se mobilisent pour apporter des réponses adaptées à ce contexte si critique, autour de trois axes.

Aider ceux qui aident, en accompagnant la réorganisation des associations

Depuis près de 15 ans, la Fondation Raja-Danièle Marcovici agit en France et dans le monde pour l’émancipation des femmes, et contre toutes les formes de violences qu’elles subissent. « Dès l’annonce du confinement, il nous a paru évident de mobiliser une aide exceptionnelle, et nous avons cherché le levier d’action le plus efficace, explique Emmanuelle Vedrenne, déléguée générale. Notre priorité s’est portée sur l’appui à la FNSF - Fédération nationale Solidarité Femmes - qui gère le 3919, numéro national d’écoute destiné aux femmes victimes de violences. Elle fédère quelques 70 associations sur tout le territoire, notamment pour l’accueil, l’hébergement et l’accompagnement spécialisé de ces femmes  Notre soutien a permis d’aider à organiser la mise en télétravail des équipes, à embaucher et former de nouvelles écoutantes, à financer la distribution de tickets-services et de nuits d’hôtel ».

De son côté, la Fondation des Femmes, également abritée à la Fondation de France, est venue en appui de plusieurs associations pour renforcer ou adapter les services qu’elles proposent aux femmes en difficulté. Comme l’association En Avant Toute(s) (son tchat, qui accueille la parole des femmes victimes de violences, est désormais accessible 7 jours sur 7), ou l’association App-Elles, qui développe la première application d’alerte et d’assistance aux femmes victimes de violence. La Fondation des Femmes a également soutenu la continuité des services et le passage en télétravail des associations avec la livraison de 63 ordinateurs portables partout en France. Enfin, la Fondation de France accompagne l’association Women Safe, spécialisée dans l’accueil et la prise en charge pluridisciplinaire (soins médicaux, accompagnement psychologique et juridique, etc.) des femmes et des enfants victimes de violence. « Ses équipes ont une grande expérience de l’écoute… en face à face. Notre aide a permis de basculer vers l’accueil et le conseil à distance, avec la mise en place d’une plateforme téléphonique » explique Anne Bouvier, responsable du programme Enfance-Familles à la Fondation de France.

De l’écoute… à la mise en sécurité

Si la continuité des services d’appels constitue la première pierre de l’édifice, les situations critiques nécessite plus qu’une écoute et des conseils. Quand une femme victime de maltraitance veut quitter le domicile conjugal, souvent avec des enfants, il faut organiser en urgence toute une chaine de solidarité : hébergement, approvisionnements de première nécessité, conseil juridique, etc.

Avec l’aide de la Fondation des Femmes, les capacités d’hébergement et d’aide d’urgence ont été renforcées : 40 000 nuitées d’hébergement d’urgence sont ouvertes pour les associations spécialisées jusqu’à la fin de l’été. « Ces femmes et ces enfants partent généralement avec… rien. Nombre d’entre elles sont économiquement dépendantes du conjoint, souligne Anne Bouvier. Outre un toit, elles ont donc besoin de tout le reste : colis alimentaires, kit d’hygiène, parfois vêtements ». C’est pourquoi la Fondation de France a répondu présent à l’appel d’associations de proximité, qui identifient les femmes vulnérables dans leur secteur, et organisent des aides d’urgence avec une grande réactivité. Comme Entraide Femmes Haut-Rhin en Alsace, l’association MJF-Jane Pannier à Marseille ou l’association EFAPO - En finir avec la polygamie -, en Ile de France.

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A la sortie du confinement… préparer une autre vie

« Les violences conjugales sont souvent liées à un phénomène d’emprise, souligne Emmanuelle Vedrenne de la Fondation Raja-Danièle Marcovici. La victime se dévalorise, voire se culpabilise, et le détachement d’un conjoint violent est un processus souvent long et difficile. Le risque est grand de voir certaines de ces femmes, notamment les plus précaires, reprendre après le confinement une vie conjugale destructrice ». C’est pourquoi au-delà d’une mise à l’abri, parfois en urgence, les associations proposent un accompagnement global vers l’autonomie et un projet de vie « à soi ». Projet dans lequel les enfants ont une place centrale. « Le conflit parental, les scènes de violence, le départ précipité en hôtel social ou en centre d’hébergement… tout cela constitue aussi une épreuve terriblement stressante pour les petits, déplore Anne Bouvier. Certaines associations que nous soutenons, comme SOS Violences conjugales à Saint-Etienne organisent ainsi la continuité scolaire, avec des tablettes et des équipements de loisirs. »

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