L’ancienne ministre des Droits de la femme n’a jamais renoncé à combattre les inégalités. À 90 ans, elle a créé la Fondation Yvette Roudy pour soutenir, une fois encore, la cause féminine…
« Je suis féministe grâce à mon père, ou plutôt à cause de lui car c’était un épouvantable macho ! »
Le ton est donné. Converser avec Yvette Roudy, c’est aujourd’hui encore se laisser captiver par une énergie, un franc-parler et une inaltérable faculté d’indignation. « Je viens d’un milieu modeste et je n’ai pas pu suivre d’études. Le féminisme est venu très vite, associé au socialisme qui m’a semblé aller de pair pour bâtir une société plus juste. » Yvette Roudy sera ministre des Droits de la femme de 1981 à 1986 et fera alors voter le remboursement par la sécurité sociale de l’IVG, la loi sur la parité dans les entreprises et l’instauration de la journée du 8 mars pour célébrer le droit des femmes. Elle poursuivra ensuite ses combats à travers son association L’Assemblée des femmes, fondée en 1992, ou encore ses différents mandats de députée du Calvados ou de maire de Lisieux.
À 90 ans, elle a conservé intact ce goût de l’engagement et a légué une partie de son patrimoine immobilier à la Fondation de France afin de créer la Fondation Yvette Roudy pour soutenir la cause des femmes. Lancée officiellement le 13 novembre 2018, la fondation a décerné son premier prix à Michèle Loup, présidente de l’association Du côté des femmes, située à Cergy-Pontoise et qui combat, au quotidien, les violences faites aux femmes. « Et maintenant, j’œuvre pour développer un large comité de sélection qui me permettra d’échanger et de m’ouvrir à de nouvelles initiatives. Ce sera mon objectif pour l’année prochaine », poursuit Yvette Roudy. 90 ans ? L’âge parfait pour les projets.