Ne dites pas à Nicolas Binet que vous n’avez pas le temps. « C’est une phrase que j’ai beaucoup de mal à comprendre », admet cet entrepreneur parisien, marié et père de quatre enfants, pour qui le temps est surtout affaire de priorisation.
Quarantenaire infatigable, Nicolas partage sa vie entre sa famille, l’entreprise qu’il a créée il y a 10 ans, la lecture simultanée d’au moins deux ouvrages et la course à pied (60 kilomètres hebdomadaires !). « Si je ne fais rien, c’est que je dors ! », plaisante-t-il.
Alors qu’il fait de son mieux pour préserver cet équilibre, il constate que de plus en plus de gens voient leur temps grignoté par les écrans, les réseaux sociaux en tête. « Des études disent que nous allons passer au moins sept ans de notre vie adulte derrière notre smartphone. C’est du temps qui passe au détriment de moments avec les autres. » Nicolas rappelle aussi les risques que présentent les écrans sur les jeunes enfants, dont « certains souffrent de retards de développement ou sont confrontés très tôt à des images violentes ou pornographiques. »
Son envie d’agir s’accélère avec l’apparition du Covid-19 et son lot de fake news. « J’ai été surpris et attristé par le repli sur soi et la facilité avec laquelle ces fausses infos ont circulé, y compris au sein de mon entourage, que je pensais protégé. Je me suis dit que débattre ne suffisait plus et qu’il fallait agir. »
Nicolas décide de créer la Fondation Sept Ans, une structure qui soutient des actions de prévention, de soin et de maintien du lien. « Dès janvier 2022, nous allons soutenir une initiative de journalistes qui se rendent dans les collèges et lycées pour développer l’esprit critique des jeunes. » Aujourd’hui, Nicolas le dit haut et fort : il a créé Sept Ans pour être utile. « J’ai envie que ça marche et je cherche plein de projets ! », s’enthousiasme-t-il, rappelant son objectif : « Retrouver la maîtrise du temps et le plaisir de partager ».
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