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Le déclic d'Anne-Marie Hamoud, de la Fondation Yo et Anne-Marie Hamoud

16 mars 2020

« Le droit donne sa dignité à tout individu »

Être à la tête d’un patrimoine, c’est ce que j’appelle le hasard de la vie. Pour moi, je n’en suis pas propriétaire mais simple détentrice. Il est donc normal que ces moyens financiers servent à aider ceux qui n’ont rien. Avec mon mari, avocat comme moi, nous avons toujours été engagés en faveur des droits humains. J’ai représenté notamment des organisations pour les droits de l’Homme lors de grands procès en Turquie et au Brésil. Au décès de mon mari, pour continuer à faire vivre nos convictions communes, j’ai décidé de créer la Fondation Yo et Anne-Marie Hamoud. Parmi les combats de la fondation : défendre le droit à la terre au Brésil. Alors que le pays avait lancé une grande réforme agraire, certains propriétaires terriens réduisent en esclavage, voire font assassiner les paysans.

La fondation lutte contre l’impunité et assiste la Commission pastorale de la terre, qui aide juridiquement ces familles maltraitées, mettant tout en œuvre pour que les propriétaires soient condamnés et que les salaires et dommages et intérêts dus aux victimes leur soient versés.  Autre cause : les migrants. La fondation cible de petits projets, comme ceux menés par Avocats sans frontières qui préparent les dossiers de demande d’asile pour des exilés bloqués sur l’île de Samos, en Grèce – et pour lesquels l’aide est déterminante. Enfin, la fondation intervient partout où les droits humains sont bafoués. En permettant par exemple à la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) de mener des projets visant à protéger les défenseurs des droits humains en Iran, au Cambodge et en Azerbaïdjan. Faire respecter le droit, c’est aussi fondamental que respirer, il donne à tout individu sa dignité. Cet engagement me donne le sentiment d’être toujours pleinement active, et mon souhait est que la fondation me survive.