« Plus que jamais votre générosité est utile ! »
Tous les acteurs de la philanthropie le constatent : face aux incertitudes en matière de fiscalité, les dons aux associations et fondations ont diminué en 2018. Ce qui aura un impact sur le nombre d’actions et de projets mis en œuvre. Le point avec Dominique Lemaistre, directrice du mécénat.
Comment expliquer la diminution de la collecte ? Les Français seraient ils moins généreux ?
Non, mais ils attendent d’y voir clair. Entre le passage de l’ISF à l’IFI, la hausse de la CSG pour les personnes retraitées et les interrogations sur l’ « année blanche » en raison du prélèvement à la source, les modifications de la fiscalité ont troublé une partie significative des donateurs. A la Fondation de France, comme dans l’ensemble du secteur des fondations, nous constatons un retard très important. Pour les programmes de la Fondation de France, il est de près de 40 % par rapport aux dons reçus l’an dernier, ce qui correspond à 3,8 millions d’euros.
Quelles sont les conséquences concrètes de cette baisse des dons ?
Si cette tendance devait se confirmer, voire s’amplifier, la situation deviendrait très préoccupante. Pour donner un ordre de grandeur, le montant « manquant » correspond à ce que la Fondation de France engage, via ses programmes, à l’enfance en difficulté et aux personnes âgées ! C’est aussi l’équivalent du soutien à 40 projets de recherche médicale.
Les inquiétudes des donateurs sont-elles justifiées ?
Nous sommes conscients des difficultés du quotidien de nos donateurs et savons que l’instabilité fiscale et la générosité ne font pas bon ménage. Nous tenons toutefois à rassurer nos donateurs : les sommes versées bénéficient toujours d’un important avantage fiscal. Pour les dons effectués en 2018, un acompte de 60% de la réduction d’impôt sera versé dès le 15 janvier 2019. Il y a aussi eu un effet report du fait de la suppression de l’ISF, et il est probable, en tout cas nous l’espérons, que ces donateurs renouvelleront leur engagement philanthropique d’ici la fin de l’année.
Nous avons besoin de tous ; chaque don, même modeste, fait vivre cette chaîne de solidarité dont chaque donateur est un maillon crucial. Et au bout de cette chaîne, il y a tous ces projets, ces chercheurs, ces associations que nous soutenons.
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