Danseur et chorégraphe, Mehdi Kerkouche est à l’initiative du Festival On danse chez vous.
Comment est née l’idée de ce festival de danse caritatif, On danse chez vous ?
Le festival s’est mis en place pendant le premier confinement. De mon côté, je donnais beaucoup de cours de danse en ligne mais je n’avais pas le sentiment d’être très utile. Face à cette crise, tout ce que je pouvais faire pour aider le personnel soignant c’était de rester seul chez moi, ça ne me paraissait pas suffisant. J’ai donc eu l’idée d’organiser ce festival en ligne parce que j’avais envie de danser, de voir tous mes amis danser et d’aider en même temps ceux qui en avaient le plus besoin. Tous les artistes ont accepté immédiatement et participé de façon bénévole. Après le succès de la première édition je me suis dit que c’était une trop belle action pour que ça s’arrête là.
Après vous être mobilisé l’année dernière pour les hôpitaux de France, vous avez décidé cette année de soutenir les jeunes. Pourquoi ce choix ?
Parce que c’était évident. On a tous été touchés, voire choqués, par les images d’étudiants faisant la queue pour obtenir de l’aide alimentaire et étaient en pleine détresse. Personne ne s’y attendait. C’est une vraie priorité, d’autant que les associations sont déjà débordées pour répondre aux besoins des plus démunis… Je me rappelle très bien que quand j’étais jeune moi aussi je ne mangeais que des pâtes mais j’étais très heureux car à côté je me nourrissais d’autre chose : je pouvais sortir, voir mes amis, faire des dîners, passer des soirées avec eux. Aujourd’hui tout ce lien social ne leur est même plus accessible. Sans parler des conditions dans lesquelles il doivent suivre leurs études, les difficultés à décrocher un stage ou un premier emploi. Tout ça est très triste.
En quoi la crise du Covid a-t-elle fait évoluer votre désir d’engagement en tant qu’artiste ?
J’étais déjà engagé auparavant, je faisais régulièrement des dons comme un citoyen qui est attentif au monde qui l’entoure et a envie de se rendre utile, mais ce qui a changé la donne c’est plutôt ma puissance d’action. Pendant le confinement, j’ai produit beaucoup de vidéos qui ont fait le buzz et m’ont donné du coup une certaine notoriété. J’ai juste voulu mettre à profit cette visibilité pour en faire quelque chose de bien et aider les autres.
Le samedi 24 avril, toute la journée, les danseurs et les chorégraphes français se mobilisent sur Instagram depuis les grands lieux culturels, en faveur des étudiants en grande précarité.
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