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Entretien avec Richard Tomasini, directeur de recherche INSERM et docteur au centre de Recherche en Cancérologie de Marseille (CRCM)


Pourriez-vous nous expliquer, en quelques mots, pourquoi le cancer du Pancréas est si difficile à combattre ?

C'est un cancer qui se diagnostique très tard et il y a très peu de symptômes. Lorsque les symptômes se développent, la pathologie est déjà très avancée. Ensuite, c'est un type de cancer qui est très résistant à tous les traitements […]. Ceux-ci fonctionnent très bien dans les laboratoires. […] La troisième problématique est que l'on n'arrive pas à prédire quel patient va être sensible et quel patient va être résistant. C'est-à-dire qu'on dispose de quelques armes, mais on ne sait pas à qui les donner.

Ce cancer a la particularité d'être majoritairement composé de cellules non-tumorales. Ainsi, 50 à 90 % de la masse de la tumeur est composée de cellules normales, ce qui crée un contexte physiologique très particulier rendant ce cancer difficile à traiter.

En quoi la Fondation de France va vous permettre d’avancer dans votre recherche ?

J'ai été soutenu par la Fondation de France et je le suis toujours actuellement sur un projet visant à comprendre comment le dialogue entre les différentes cellules est impacté par la chimiothérapie et à arriver à anticiper quels patients sont répondeurs ou non. Ceci pour pouvoir mettre en place un nouveau traitement. Je travaille sur un mode très particulier de communication entre les cellules appelé "les vésicules extracellulaires". Ce sont des microcellules produites par toutes les cellules du corps, relâchées dans l'organisme. Elles permettent de manière spécifique et ciblée à une cellule "A" de donner des éléments à une cellule "B". […] Nos premiers travaux cherchent à prédire quels patients vont répondre au folfirinox, la chimiothérapie combinatoire actuellement la plus efficace pour le cancer du pancréas, car il y a des patients qui ne répondent pas du tout. Passer trois mois en chimiothérapie pour un patient qui ne va pas y répondre est une perte de temps pour le patient qui peut subir des effets secondaires. […] L'autre axe de recherche sur les vésicules extracellulaires est également un vecteur d'espoir en termes de thérapie. Nous cherchons à développer des moyens, des agents thérapeutiques pour bloquer cette communication et c'est cela que soutient actuellement la Fondation de France.

Avez-vous un mot à dire aux donateurs de la Fondation de France pour qu’ils soutiennent votre recherche ?

Malheureusement, notre mode de fonctionnement dans la recherche fait que nous avons des financements qui sont liés à des « modes », des modes de thématiques ou des modes technologiques. Cela oblige les chercheurs et leurs laboratoires à suivre ces modes là pour avoir accès au financement, car c’est le financement qui nous permet de continuer nos recherches.

La Fondation de France a pour l’instant, cet avantage qu’elle a décidé de maintenir depuis des années, le financement de la recherche sur la résistance aux traitements, et c’est cette résilience qui nous permettra d’aboutir dans certaines pathologies à des avancées significatives.  […] Donc continuez !

La situation du cancer du Pancréas en France…des chiffres alarmants

Le nombre de nouveaux cas de cancer du pancréas est en hausse. En France, en 2018, on estime à 14 184 le nombre de nouveaux cas. Cette pathologie, souvent diagnostiquée à un stade avancé, devient un problème de santé publique. C’est pourquoi nous devons continuer, ensemble, à soutenir des équipes de chercheurs déterminées à trouver de nouveaux traitements efficaces et personnalisés pour les patients atteints.

*Source : institut national du cancer