Entretien avec Karine Meaux, responsable du programme Solidarités internationales et Urgence
Pourquoi avoir créé le nouveau programme Se préparer et répondre aux crises et catastrophes ? A quel contexte répond-il ?
Nous faisons face à une multiplication du nombre des catastrophes de formes très différentes qui demandent à chaque fois d’adapter nos soutiens dans l’urgence. Pourtant nombre de ces catastrophes ont un caractère prévisible comme par exemple pour le séisme en Turquie et en Syrie où la ligne sismique était une menace connue, ou sur les zones de passage des ouragans. Le manque de sensibilisation et de préparation des personnes concernées rend ces crises d’autant plus dramatiques. Notre souhait est donc de travailler à leur côté, en amont, pour anticiper les risques, mieux s’y préparer et mieux y répondre. Grâce au programme Se préparer et répondre aux crises et catastrophes, nous allons pouvoir agir de manière permanente dans ce sens et disposer de fonds qui pourront être mobilisés tout de suite en cas d’urgence, pour davantage de réactivité.
Quels sont ses axes d’action ?
Le premier axe est de favoriser une meilleure connaissance des risques liés à un territoire, de faire en sorte que les populations concernées et les acteurs locaux s’approprient les outils qui permettent de mieux être préparé en cas de catastrophe, grâce à des actions de sensibilisation, à la vulgarisation de rapports sur le sujet, ou d’appui à la réalisation de diagnostics.
Le programme s’attache aussi à développer le pouvoir d’agir des communautés locales par des actions de formation, de transfert de compétences - autant dans le champ de la construction, que des techniques agricoles ou de la santé mentale- et par l’acquisition de matériel de secours.
Enfin ce programme permanent permet de répondre à toutes les situations d’urgence, y compris les plus petites ou les moins médiatiques.
En quoi ce programme inscrit-il fondamentalement son action dans la durée ?
Le temps long est indispensable pour mener ce genre de mission, à la fois avant, pendant et après une catastrophe. Il permet de bien connaître le terrain,de nouer avec les communautés locales un lien de confiance et aussi de créer des coopérations inédites qui renforcent le pouvoir de résilience. Et puis l’action dans la durée est importante pour préserver la mémoire vivante de ce qui a pu se passer, de capitaliser sur les expériences et de ne pas passer à autre chose trop vite dès que tout va mieux.