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Anticiper la résistance et les effets secondaires d’une immunothérapie pour traiter le lymphome.

31 janvier 2024

recherchemed image006Engagée depuis plus de 40 ans dans son combat contre le cancer, la Fondation de France a toujours soutenu des thématiques émergentes, tout en maintenant un appui fort aux recherches consacrées à l’amélioration des traitements. Grâce à vous, nous avons par exemple soutenu les travaux d’Angélique Richard, chercheuse au Centre International de Recherche en Infectiologie de Oullins.

Les lymphomes sont des cancers des ganglions lymphatiques organes jouant un rôle de filtre des germes (virus, bactéries, …) et étant le siège de la maturation et de la multiplication des cellules immunitaires. Ils jouent ainsi un rôle primordial dans la lutte contre les infections et autres maladies, comme le cancer. Toutefois, les cellules immunitaires B et T qu’abritent les ganglions lymphatiques peuvent être victimes de modifications anormales et de dysfonctionnements et engendrer le développement d’un lymphome. Nous comptons aujourd’hui plus de 80 lymphomes différents se différenciant par leur localisation, les cellules d’origine (B ou T), les modifications subies et les fonctions cellulaires altérées. Les thérapies CAR T cell sont majoritairement utilisées aujourd’hui comme traitement des lymphomes B suite à une ou plusieurs chimiothérapies classiques utilisés en première instance. Le traitement CAR-T cell consiste à prélever et modifier génétiquement les cellules T du système immunitaires du patient qui lui sont ensuite réinjectées. Ces cellules sont modifiées de façon à ce qu’elles ciblent et dirige spécifiquement le système immunitaire du patient contre les cellules cancéreuses. Ces thérapies ont connu un fort succès ces dernières années, toutefois les données montrent que 60 % des patients atteints de lymphome diffus à grandes cellules B ne répondent pas à la thérapie CAR T cell et rechutent dans les 6 premiers mois suite au traitement. Aujourd’hui, il n’y a aucun moyen de savoir à l’avance si un patient va montrer une résistance ou non au traitement et s’il est susceptible de développer de la toxicité associée

Pour trouver une manière de prédire cette réponse à la thérapie CAR T cell, et comprendre les mécanismes biologiques induisant la résistance au traitement, nous avons décidé d’aller rechercher des indices dans l’ADN et plus particulièrement dans sa structure. L’ADN se trouve dans les cellules sous forme super-enroulée et compacte, à l’image d’une pelote de laine. Nous pouvons ainsi distinguer des régions très enroulées et des régions plus « libres ». L’état de la structure de l’ADN à un instant T est très important et aura un impact direct sur la forme et les fonctions de la cellule. Ainsi, l’analyse fine de cette structure par comparaison entre plusieurs conditions peut permettre de reconnaître des marques spécifiques d’un comportement ou d’une caractéristique cellulaire. Ces marques spécifiques sont appelées des signatures. Dans le contexte des thérapies CAR T cell, nous recherchons donc des signatures dans l’ADN caractérisant précisément les patients qui résistent au traitement et ceux qui présentent des effets secondaires. Grâce à notre expertise technique et aux nombreux échantillons que nous pouvons collecter, nous espérons pouvoir apporter dessolutions concrètes et applicables en routine à la clinique pour prédire rapidement la réponse et la toxicité aux CAR T cells.