Le pouvoir du sport au service de l’intérêt général
Dans la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la Fondation de France a mis à l’honneur le sport en conviant à une rencontre inédite des associations, des fondations et d’autres acteurs engagés dans ce domaine, à l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) les 7 et 8 novembre derniers.
« Ensemble, nous avons les réponses pour faire du sport un levier puissant de solidarité et d’inclusion pour tous. Je peux témoigner du bonheur et de la fierté que procurent ces réussites collectives qui appartiennent à tous ». C’est par ces mots qu’Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, a ouvert ces rencontres. Elle a rappelé l’importance pour la Fondation de France de favoriser les temps d’échange et la co-construction entre acteurs du secteur du sport pour réfléchir à la construction de solutions justes, durables et innovantes.
Ces deux jours de rencontre étaient aussi l’occasion d’« offrir un plaidoyer pour tous les acteurs qui œuvrent au quotidien dans l’intérêt général pour le sport pour que chacun puisse mieux se connaître, apprendre à travailler ensemble et être dans la prospective », comme l’a rappelé Marie Barsaq, directrice exécutive impact et héritage de Paris 2024. « C’est grâce à vous ici présents, associations, fondateurs, acteurs privés qui avez soutenu des acteurs pionniers et des initiatives innovantes que nous pouvons développer une dynamique du sport au service de l’intérêt général », a souligné la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, Agnès Firmin Le Bodo.
Le sport : grande cause nationale de 2024
Convaincue de la puissance du sport, la Fondation de France a choisi d’en faire un outil transverse, présent dans les actions dédiées à la santé, aux personnes âgées, à la lutte contre les discriminations ou encore à l’aide aux plus vulnérables. Les actions pour développer l’activité physique des jeunes ont été notamment évoquées : en effet, depuis trente ans, le niveau d’activité physique des enfants et des adolescents accuse une baisse constante. « Nous devons combattre la sédentarité des jeunes, devenue un problème de santé publique majeur », a insisté Jérôme Fournier, adjoint à la directrice des sports du Ministère des sports et des jeux olympiques et paralympiques. Rappelant que la pratique de l’activité sportive est la grande cause nationale de 2024, et qu’« il faut en faire un espace d’éducation, d’inclusion sociale et d’émancipation ».
Aider les femmes à se reconstruire physiquement et mentalement par le sport
Lors de la première table ronde dédiée au sujet « Femmes et sport », Charlotte Parmantier, sociologue et experte a rappelé que les femmes ont longtemps été exclues de la pratique du sport et que les sports demeurent très sexués, dans les faits comme dans les représentations. « Heureusement, les lignes bougent. En 2022, 73 % des femmes pratiquent une activité sportive régulière ou occasionnelle en France contre 45 % en 2015 ».
Pour Philippe Nicolino, président du comité Sport, santé et insertion de la Fondation de France, « la diversité des projets soutenus témoigne de la volonté de la Fondation de France de détecter les énergies créatives, de les valoriser et de les accompagner de manière transversale dans la durée ». Un programme dont l’objectif est d’aider les femmes et les jeunes filles en situation de vulnérabilité à se reconstruire grâce au sport.
Promouvoir l’insertion par le sport, c’est le pari de l'association Kabubu qui facilite l’inclusion sociale et professionnelle des personnes exilées grâce aux valeurs fédératrices du sport. Comme l’explique Noémie Marchylle, créatrice de l’association, « le but de l’association est aussi de créer des liens sociaux entre personnes exilées et bénévoles locaux tout en effaçant la relation aidant-aidé pour être simplement des joueurs sur un terrain ». Kabubu a notamment développé le projet « Potenti’Elles », un programme à destination des femmes réfugiées ou demandeuses d'asile qui les initie par exemple à la pratique du basket pour se réapproprier leur corps.
Autre exemple de projet mis en avant : celui de la Fédération Régionale des centres d’informations des droits des femmes et des familles (FR CIDFF) de Bretagne, intitulé « Toutes Sport, Toutes Sportives ! ». Chaque semaine, des femmes en situation de vulnérabilité participent à une séance de sport et bénéficient d’ateliers axés sur la santé, le bien-être, la relaxation, la nutrition et la revalorisation de l’image de soi.
L’association grenobloise CoMet' (Coopération, médiation ethnologie) vise à renforcer l’autonomie et la confiance en soi de femmes victimes de violences ou en situation d'isolement. Avec « Les Sentiers des possibles », elle organise chaque semaine des sorties en montagne à des femmes identifiées par des structures partenaires.
« Le sport et l’activité physique sont un levier pour développer le pouvoir d’agir de chacun et notamment des personnes vulnérables. Je souhaite que l’on continue à faire du sport une thématique majeure et transverse dans notre stratégie d’action » a conclu Alexandre Giraud, directeur du mécénat de la Fondation de France.