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Sahel : comment mieux agir ensemble ?

Sahel : comment mieux agir ensemble ?

Le 20 avril, la Fondation de France organisait une visioconférence avec 12 fondations abritées intervenant au Sahel afin d’échanger sur les spécificités des actions menées dans cette région. Tertius Zongo, Premier ministre du Burkina Faso de 2007 à 2011, a partagé avec les participants sa vision et sa longue expérience des politiques de développement dans la région.

Malgré la multitude d’organisations œuvrant au Sahel et plus globalement en Afrique de l’Ouest, ces territoires semblent sombrer de plus en plus profondément dans un état de crise permanente, auquel viennent s’ajouter les risques évidents de répercussions de la guerre en Ukraine. Pourtant, les ressources sahéliennes sont nombreuses et porteuses d’espoir : gisements d’emploi, en particulier dans le secteur agricole ; développement du commerce intra-régional ; structuration et ouverture des sociétés civiles, implication des jeunes dans l’économie sociale et solidaire, le numérique et la culture ; indicateurs de santé et d’éducation en partie encourageants…

Comment les actions menées par les fondations abritées peuvent-elles contribuer efficacement à la construction nécessaire d’une société sahélienne responsable et maitresse de son destin ? Cette question a constitué le fil rouge de cet échange.

Pour Tertius Zongo, qui a introduit cet événement, la situation sécuritaire au Sahel ne peut justifier l’inaction, qui aurait un coût considérable. Poser un diagnostic en s’appuyant sur les compétences locales, faire en sorte que les bénéficiaires s’approprient l’initiative, coordonner entre organisations les actions mises en œuvre et les évaluer : telles sont selon lui les clefs pour s’assurer de la pérennité et de l’efficacité des projets déployés au Sahel.

Hélène Rousseau, de la fondation abritée Alima, est revenue sur les modalités d’action de cette organisation humanitaire qui intervient en Afrique. Son modèle s’appuie sur les ONG nationales, les ministères de la Santé des pays concernés ainsi que sur les populations locales, les plus à même d’identifier les besoins et de proposer des solutions de long terme. Cette volonté de pérennité et d’efficacité se traduit également par un volet recherche afin de traiter les problèmes à la racine. Alima a ainsi pris en charge des patients atteints d’Ebola dans des centres de soins dédiés en Guinée et en République démocratique du Congo. Elle a également fait le pari de la recherche, avec des résultats probants : deux molécules efficaces contre le virus ont été identifiées, permettant d’administrer aux malades des traitements réduisant la mortalité de 70 % à moins de 20 %. Pour résumer l’action d’Alima, Hélène Rousseau a indiqué « passer d’une stratégie de prise en charge à une stratégie de prévention »

La fondation abritée Frères des Hommes, représentée par Claude Dalbéra, inscrit également son action dans la durée et mise sur les partenariats. Comment agir en faveur de l’environnement notamment dans un contexte sécuritaire marqué par le terrorisme et le banditisme ? Comment faire face à la dégradation des terres du Sahel, alors que la population ne cesse d’augmenter ? Fort d’une solide expertise acquise sur le terrain, Claude Dalbéra a insisté sur l’importance de penser des programmes de développement intégré, faisant avancer dans un même temps la production agricole, la santé et l’éducation/la culture.

Quelque part au Sahel, des femmes devant une échoppe vendant de la nourriture.

La Fondation de France soutient, de son côté, une vingtaine de projets chaque année, portés par des organisations paysannes, des associations et des organismes de recherche dans le cadre de son programme Agriculture familiale en Afrique de l’Ouest. L’objectif ? créer un environnement favorable au développement de l’agriculture familiale. Gaëlle Kergraisse, en charge de ce programme, a souligné l’importance des partenariats, de la coopération et de la mise en réseau de tous les acteurs de la filière (producteurs, consommateurs, pouvoirs publics…). Karine Meaux, responsable du pôle Solidarités internationales et Urgences de la Fondation de France, a souligné l’intérêt du co-financement de projets avec les fondations abritées, pour créer des échanges et renforcer l’impact.

Yves Derville, président de la Fondation Sahel Aqua Viva – qui intervient au Mali en faveur des personnes handicapées et du développement rural – a insisté sur deux notions essentielles pour mener des actions efficaces dans la région. L’innovation, d’abord : « Il faut bien sûr mettre en valeur les savoir-faire locaux, mais aussi donner aux gens sur place la possibilité d’être plus efficaces et productifs, en capitalisant sur les nouvelles technologies. Les pays en voie de développement ont aussi droit à l’innovation ! ». Un propos illustré par une initiative de soutien à la pisciculture, qui s’appuie sur le savoir-faire local de la pêche mais dont l’activité est modernisée par de nouveaux procédés et des investissements qui motivent les populations, assurant ainsi la pérennité de l’action.

Deuxième notion à prendre en compte : l’actualité, qui crée de nouveaux besoins, comme en témoigne l’afflux de victimes de la charia ou de mines antipersonnel au sein du centre de prise en charge des personnes handicapées de la fondation, pour la pose de prothèses. L’actualité crée également de nouvelles contraintes : plus de difficultés à se déplacer en raison des conditions sécuritaires, la désorganisation administrative de certains pays, la frilosité de bailleurs traditionnels qui hésitent à poursuivre leur soutien dans la région…

La Fondation Esplorado a quant à elle choisi d’agir en concentrant son effort sur la recherche et l’identification de nouveaux leviers de développement dans les pays du Sud. Une démarche que Christophe Angely, co-fondateur de la fondation avec son épouse, résume ainsi : « Il est nécessaire de prendre le temps de réfléchir avant de faire. Par exemple, une part significative des projets d’électricité décentralisée échoue : il apparaît indispensable d’encourager des recherches pour mieux comprendre ces échecs et pouvoir à l’avenir proposer des solutions plus efficaces. » Il prône également la mutualisation des ressources financières autour d’actions de recherche dont les apprentissages pourraient être partagés à tous, pour asseoir nos futures actions, guider les décideurs. 

« La recherche de solutions doit prendre en compte la complexité des contextes locaux, en s’appuyant sur une expertise locale et en bannissant les réponses standards », a déclaré Tertius Zongo à l’issue de ces interventions, saluant ce « dialogue avec des acteurs très proches du terrain ».

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