Bénédicte Fossard : « Le lien social est le socle de l’action de la Fondation de France »
3 questions à Bénédicte Fossard, directrice déléguée des programmes d’actions de la Fondation de France.
Les Réveillons de la Solidarité, organisés durant les fêtes de fin d’année par des associations de proximité, sont l’un des temps forts de l’action de la Fondation de France pour renforcer le lien social. En quoi consistent-ils ?
Chaque année depuis 12 ans, l’Observatoire de la Philanthropie de la Fondation de France réalise une étude sur les solitudes en France, qui mesure le niveau d’isolement réel des personnes et évalue également le sentiment de solitude ressenti. La solitude concerne tout le monde : les personnes en situation de précarité, sans emploi, en situation de handicap, les personnes âgées mais aussi les jeunes... Le sentiment de solitude est particulièrement fort à l’approche des fêtes de fin d’année. D’où les Réveillons de la Solidarité. Le principe est simple : proposer un moment de convivialité et de partage entre habitants d’un même quartier et personnes isolées et/ou en difficulté, et les impliquer dans la préparation de ce moment festif afin de tisser des liens. En décembre dernier, près de 200 réveillons solidaires ont été organisés. Au-delà de ce temps de partage, ces réveillons s’inscrivent dans une démarche plus large de solidarité que mène la Fondation de France en soutenant toute l’année des associations qui œuvrent pour recréer du lien social.
Sur quelles associations la Fondation de France s’appuie-t-elle par exemple ?
Parmi les associations organisatrices de Réveillons de la Solidarité, on peut citer par exemple la commission solidarité étudiante de l’Université de Bourgogne qui a organisé une journée pour les étudiants en situation de précarité, ne pouvant pas revenir chez eux pour les fêtes ou n’ayant plus de liens avec leurs proches. En plus d’une distribution de produits du quotidien, ils ont pu partager un repas convivial.
Autre initiative portée en Martinique par l’association Ma Tété : une semaine de fête a été proposée aux personnes en parcours de soins chimiothérapeutiques à l’hôpital Clarac de Fort de France, avec des ateliers de maquillage, des animations et des remises de cadeaux. À Xertigny, dans les Vosges, l’association Les amis d'ici , en collaboration avec un maraîcher de la région, a quant à elle invité 70 familles en situation de précarité à partager un repas solidaire. Les familles ont préparé le repas et une navette a été mise en place pour permettre à celles qui ne sont pas mobiles de participer à ce moment convivial.
Les associations que nous soutenons pour ces réveillons agissent tout au long de l’année pour recréer du lien social au cœur des quartiers, et aider les personnes les plus précaires à retrouver une place dans la société.
En quoi le lien social est-il transversal à toutes les actions menées par la Fondation de France ?
Le lien social est effectivement le point commun de toutes nos actions. L’ambition de la Fondation de France est d’œuvrer pour une société plus juste et le lien social est le ciment indispensable à la cohésion de la société. Pour de nombreuses personnes en situation de précarité, victimes d’isolement ou de discriminations, il s’est malheureusement rompu. Notre stratégie d’action est d’agir à la racine des causes, et le lien social est souvent un déterminant majeur. À la Fondation de France, nous avons défini trois principes d’intervention : quelles que soient nos actions, porter une attention particulière aux plus vulnérables et aux plus isolés, soutenir la vitalité des acteurs de terrain qui sont les premiers artisans du lien social, et encourager l'engagement citoyen et démocratique sur le plan individuel et collectif.