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Protéger les personnes âgées sans les isoler, le double défi des Ehpad

Plus de 600 000 personnes âgées vivent dans l’un des 7200 Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) que compte la France. Une population particulièrement exposée au Covid-19, pour qui le confinement est vital, mais particulièrement pesant. Comment trouver le bon équilibre entre respect des mesures barrières et maintien du lien social pour les résidents ? Eléments de réponse avec Vincent Rousselet, directeur d’un Ehpad dans le Grand Ouest.

Vincent Rousselet est directeur de l’Ehpad Pierre et Marie Curie en Ille-et-Vilaine.« Notre principal enjeu, c’est d’éviter un drame en empêchant le virus de se propager au sein de notre établissement, explique Vincent Rousselet, directeur de l’Ehpad Pierre et Marie Curie, en Ille-et-Vilaine. Mais ce n’est pas simple. Nos résidents sont confinés en chambre et le temps est long pour eux, cela entraîne des situations très stressantes au quotidien. »

Face au risque de propagation du virus, l’établissement, qui accueille une centaine de personnes âgées, a dû se réorganiser très rapidement. Port du masque obligatoire pour le personnel, renforcement des mesures d’hygiène, renfort des équipes de nettoyage et des infirmières, arrêt des activités dans les salles communes, distribution des repas en chambre…. « Nous avons tout de suite pris les mesures nécessaires, mais nous avons été confrontés, comme la plupart de nos collègues, à la pénurie de gels hydroalcooliques et de masques, ce qui rendait le travail de nos équipes soignantes auprès des résidents très compliqué », déplore Vincent Rousselet.

Le personnel de l'Ehpad Pierre et Marie Curie

Repères

Il existe 7200 Ehpad en France.
Environ 400 000 personnes y travaillent.
600 000 résidents y vivent dont les trois quarts sont des femmes. La moyenne d’âge est de 86 ans.

Confiner sans isoler

La situation est particulièrement éprouvante pour les résidents de l'Ehpad qui ne peuvent recevoir de visites, partager des moments avec les autres locataires, reclus quasi 24h/24 dans leur chambre. « On ne pourra pas tenir éternellement, confie le directeur. Le confinement est vital mais c’est aussi un problème majeur. Certains de nos résidents ne sont pas capables de rester enfermés. Une personne atteinte d’Alzheimer ne peut tout simplement pas respecter ces mesures. C’est une source de stress intense pour elle.. » A cela s’ajoute le manque de personnel, l’établissement n’ayant pas les moyens d’avoir des équipes 24h sur 24h. « Nous ne pouvons pas être en permanence derrière chaque résident, mais nous refusons de les enfermer. Nous naviguons sur une ligne de crête entre faire respecter les consignes et ne pas provoquer chez nos résidents des situations traumatiques ».

Pour améliorer le quotidien de ses résidents et de ses soignants, l’Ehpad, qui appartient à un groupement de 35 établissements publics dans le Grand Ouest, a sollicité le soutien de la Fondation de France. L’aide accordée a permis l’achat de matériel de communication, afin que les résidents puissent être en contact avec leurs proches et maintenir ainsi le lien social. Grâce aux smartphones, ils échangent aussi des photos avec leur famille que l’établissement publie sous la forme d’une gazette. Ces appareils connectés permettent également des téléconsultations avec les généralistes de la ville et d’assurer ainsi le suivi médical des résidents.

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Les repas étant désormais pris en chambre, il a fallu s’équiper. L’aide de la Fondation de France a aussi permis l’achat de charriots, indispensables pour distribuer la nourriture et l’embauche de personnels en renfort. Enfin, une cellule d’écoute psychologique a été mise en place pour les résidents, pour faire face au sentiment d’isolement, d’angoisse et de pertes de repères. Un soutien également mis à la disposition des soignants, confrontés aux décès de certains patients du Covid-19. « Dans mon établissement, nous n’avons pas perdu de résidents en raison du Covid-19, mais certains de mes collègues ont vécu des situations dramatiques, avec plusieurs décès en quelques jours », souligne Vincent Rousselet. Des groupes de paroles et une permanence avec la psychologue des établissements sont désormais proposés.

« Pour l’instant, les équipes tiennent le coup. Ils sont formidables et l’aide de la Fondation de France est une grande bouffée d’oxygène pour nous. Car ce qui compte, au-delà des applaudissements pour les soignants à 20h, c’est l’aide concrète apportée pour améliorer notre quotidien et celui de nos résidents et tenir ainsi le coup le plus longtemps possible. »

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