Patrimoine : redonner vie aux monuments et paysages français
Reflet de notre histoire, le patrimoine traverse les siècles et témoigne de nos savoir-faire et de notre culture. Depuis près de 40 ans, les journées du Patrimoine sont l’occasion de (re)découvrir cet héritage culturel. Pour pouvoir le transmettre de génération en génération, la Fondation de France et les fondations qu’elle abrite s’engagent pour la préservation et la restauration du patrimoine français.
Protéger, valoriser et diffuser cette mémoire constitue bien plus qu’un enjeu de conservation. C’est un levier de lien social et de transmission intergénérationnelle et un moyen de partager une identité commune au-delà des clivages qui fragmentent notre société. C’est pourquoi près de 40% des fondations abritées engagées dans la culture soutiennent des projets liés au patrimoine.
Une approche historique, culturelle et territoriale
Chaque territoire s’est construit autour d’une identité qui lui est propre, et le patrimoine en est un marqueur fort. C’est pourquoi il est important de le préserver en prenant en compte toutes les spécificités historiques, culturelles et territoriales.
La Fondation internationale pour les monuments romains de Nîmes œuvre en ce sens, dans la région de Nîmes qui abrite nombre de monuments antiques. Si ce patrimoine a bénéficié d’une conservation remarquable à travers les siècles, il est continuellement menacé par des facteurs tels que la pollution, la fréquentation ou les intempéries. Le chantier de restauration des arènes de Nîmes a débuté en 2009, et la fondation continue de le soutenir. Le défi des restaurateurs est colossal : examiner et diagnostiquer chacune des pierres de la couronne de l’édifice, colmater les entrées d'eau, remplacer lorsque cela s'avère indispensable les pierres trop atteintes, consolider et restaurer chacune des 60 travées… Le chantier se poursuivra jusqu’en 2034.
La fondation soutient également la restauration d’autres monuments romains de la ville de Nîmes, comme la Maison Carrée, actuellement candidate au Patrimoine mondial de l’Unesco.
D’autres acteurs s’emploient à révéler la valeur de patrimoines moins connus et moins protégés.
C’est le cas de la Fondation Dilecta, qui œuvre en faveur de la restauration du petit patrimoine rural ou religieux (tableaux, sculptures, puits, lavoirs…), dans l’Indre et la Vienne. « Il y a dans nos communes un nombre considérable d’œuvres patrimoniales de grand intérêt qui risquent de disparaître faute de moyens suffisants. Les municipalités qui en ont la charge ne peuvent souvent pas en assumer l’entretien », explique Jean-Claude Fillaud, fondateur de la Fondation Dilecta.
En Bretagne, sur le territoire du Pays du Trégor, la Fondation Pierre Delestre soutient la restauration et conservation des quelque 300 chapelles de Trégor. Datant pour certaines du 12e siècle, ces chapelles sont inscrites dans l’histoire et le paysage de la Bretagne, et représentent des trésors d’architecture et de sculptures. En juin dernier, quatre chapelles ont été inaugurées (Kerfons, la Clarté, Saint Guirec, Saint-Joseph) suite à leur restauration qui a nécessité plusieurs mois de travaux. Ces projets locaux sont d’une aide déterminante pour faire perdurer le patrimoine rural et l’identité des territoires.
Valoriser le patrimoine paysager
Qu’ils soient de nature culturelle, écologique, sociale, thérapeutique… depuis l’antiquité, les parcs et jardins jouent un rôle indispensable dans la société. Ils font partie intégrante du patrimoine et nécessitent d’être conservés et valorisés. L’enjeu est d’autant plus important de nos jours, face au changement climatique qui affecte le patrimoine vivant. « Les parcs et jardins sont des lieux vulnérables face aux tempêtes, inondations, ou encore sécheresse », explique Didier Wirth, président de la Fondation Parcs et Jardins de France.
Un des rôles de cette fondation abritée est de protéger le patrimoine jardin et paysager français, en restaurant des parcs et jardins. Depuis sa création en 2008, ce sont 23 restaurations et revalorisations de parcs et jardins qui ont pu être réalisées. Depuis le mois de mars, la fondation soutient la restauration du Jardin Clos du château de Buzet dans le Lot-et-Garonne. Le projet vise à sécuriser le site, restaurer les anciennes serres, l’orangerie et la maison du jardinier attenante, planter toutes sortes de végétaux, le tout dans une harmonie paysagère conforme à l’art des jardins anciens. Cette restauration implique diverses parties prenantes du territoire, et notamment les lycées agricoles de la région, pour y implanter une micro ferme pédagogique en maraichage agroécologique.
Autre restauration en cours au Château de Miromesnil en Normandie : la restauration du mur d'enceinte du parc et du potager. Elément architectural indispensable dans la composition du jardin, ce mur a subi d'importants dommages en février 2021 et avait besoin d'être restauré et consolidé. Un chantier de grand ampleur puisque ce sont plus de 30 000 briques qui doivent être nettoyées et correctement rangées pour être réutilisées.