Journée du Patrimoine : un trésor à préserver et à transmettre
À la fois témoin du passé, repère pour le présent et guide pour l’avenir, le patrimoine traverse le temps. Le sauvegarder et le valoriser, c’est poursuivre son histoire, pour que vive la mémoire.
Châteaux, jardins, lavoirs, chapelles… tous les édifices patrimoniaux portent en eux un peu de notre histoire commune et de notre identité. Pour que ce précieux héritage soit transmis aux générations futures, il doit être entretenu, préservé, restauré. La sauvegarde du patrimoine est un enjeu des plus contemporains. L'incendie qui a ravagé Notre-Dame en 2019, et l’émotion planétaire qui s’en est suivie, témoignent du profond attachement des hommes à leurs monuments. De nombreux édifices historiques sont menacés de disparition, par manque de moyens. Depuis le mouvement de déconcentration des années 2000, la quasi-totalité des bâtisses historiques n’appartient plus à l’État mais aux collectivités territoriales (51 %) ou à des propriétaires privés (46 %), qui peinent à en financer les coûts d’entretien. La Fondation de France s’engage ainsi que des fondations abritées pour la sauvegarde du patrimoine, avec une conviction forte : le patrimoine n’est pas une charge mais plutôt une chance, pour tous. Illustrations avec la Fondation pour la sauvegarde de la Collégiale de Thann et la Fondation Sorégies.
« Abandonner la collégiale Saint-Thiébaut de Thann, c’était tuer l’âme de la ville »
La Collégiale Saint-Thiébaut de Thann, en Alsace, est une oeuvre majeure de l’art gothique qui recèle un concentré de richesses — stalles, statuaires et vitraux exceptionnels. Elle est l’âme de notre petite ville, qui s’est construite tout autour depuis le XIVe siècle. En 2008, nous avons appris que la collégiale allait être peu à peu démembrée pour des raisons de sécurité, si d’importants travaux de restauration n’étaient pas entrepris. Pour nous, c’était tuer l’âme de la ville. Nous avons donc décidé de créer une fondation pour collecter des fonds et sensibiliser les habitants à l’urgence de la situation. Nous avons reçu un écho extraordinaire, aussi bien de la
part des Thannois présents que de ceux partis vivre ailleurs. Pour tous, la collégiale est le décor des moments forts de leur vie. Plus de 700 donateurs se sont manifestés, et par effet de levier, l’État, les collectivités territoriales ont apporté leurs concours. Les dons ont dépassé nos espérances. Aujourd’hui, alors que trois millions d’euros ont été investis, dont un tiers apporté par notre fondation, nous nous sommes engagés dans un programme de restauration d’envergure. Cette expérience nous a montré qu’il ne faut jamais baisser les bras et qu’il est possible de redonner à notre ville l’attrait et le rayonnement qu’elle avait autrefois.
« En sept ans, nous avons pu restaurer 80 petits édifices »
rendu compte que beaucoup d’entre eux disposaient de sites patrimoniaux en péril et condamnés à disparaître. Il s’agit souvent de lieux porteurs d’histoire, qui donnent toute leur identité à ces territoires ruraux : d'anciens pigeonniers, des fours à pain, des lavoirs d’antan. En sept ans, nous avons pu restaurer et préserver 80 de ces petits édifices. Notre volonté est de perpétuer ce qui
existait mais aussi de veiller à ce que les communes et les habitants se les réapproprient, pour leur redonner une âme. Et ça fonctionne ! Depuis le début de l’opération, ce sont près de 149 dossiers qui ont été étudiés, 80 retenus pour plus de 177 000 euros versés. Avec la mobilisation de tous, ces lieux reprennent vie, et sont même utilisés comme support pédagogique vivant pour les enfants des écoles. Un bon moyen de se replonger dans l’Histoire.
POUR ALLER PLUS LOIN
→ Découvrez le programme Patrimoine
→ Découvrez la Fondation pour la sauvegarde de la collégiale de Thann
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