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Prise en charge de la douleur du patient : 3 questions au Pr. Frédéric Aubrun

14 août 2017

Le Professeur Frédéric Aubrun est Chef de Service "Anesthésie Réanimation Douleur" aux Hospices Civils de Lyon.Comment s’organise la prise en charge de la douleur dans votre service ?

Elle s’effectue selon trois modalités. La première consiste à associer des médicaments agissant sur différents endroits du corps, et avec des types d’actions et des techniques d’administration différents, de manière à optimiser leur efficacité. Le deuxième point consiste à administrer au patient juste ce dont il a besoin, en fonction de sa douleur. Cela nécessite une évaluation soigneuse et une adaptation du traitement en fonction de l’acte chirurgical. Dernier volet : l’intégration du parcours individuel du patient. Cela signifie que les patients douloureux chroniques sont gérés en prenant en compte, par exemple, leur consommation importante de morphine.

Comment la prise en charge de la douleur a-t-elle évolué ?

Aujourd’hui, elle s’adapte beaucoup plus aux besoins des patients, elle prend en compte la souffrance passée, le parcours, l’historique. C’est pourquoi la consultation avec un anesthésiste est importante, elle permet de savoir si le patient évoque des douleurs liées à des interventions précédentes, ou s’il a des antécédents psychologiques ou cliniques préoccupants, ou encore  s’il est un grand consommateur de médicaments pour des douleurs importantes ou chroniques. Par ailleurs, dans l’objectif de réduire la consommation d’antalgiques, nous essayons de les associer à une médecine complémentaire pour des patients réceptifs : hypnose, musicothérapie, acupuncture, auriculothérapie, etc. Autant de techniques visant à réduire le stress du patient et sa douleur et qui sont maîtrisées par un nombre croissant de soignants.

Quels sont vos projets de recherche actuels ?

Nous en menons plusieurs sur des techniques médicamenteuses et non médicamenteuses. Notre objectif est d’affiner au mieux les stratégies thérapeutiques en introduisant de nouvelles voies d’administration de certains antalgiques ou en proposant des techniques complémentaires pour des patients souffrant par exemple de douleurs chroniques. Ce ne sont pas les projets qui manquent, mais plus souvent, le financement. C’est pourquoi l’aide d’organismes tels que la Fondation de France est si précieuse. Elle constitue un relais pour les cas où notre direction de la recherche ne peut apporter son soutien pour cause de manque de budget. Les projets acceptés par la Fondation de France bénéficient non seulement d’une aide financière mais aussi d’un effet starter car ils sont soutenus pour leur sérieux et leur rigueur.