« L’aide de la Fondation de France est une formidable source de motivation pour les soignants »
Parmi les premiers hôpitaux à avoir reçu une aide de la Fondation de France, le CHU de Bordeaux, qui accueille plusieurs patients atteints de Covid 19. Son directeur Yann Bubien nous explique en quoi cette aide est essentielle pour les soignants et les malades.
Quelle est la situation actuelle dans votre CHU ?
Nos équipes sont sur le pont. Nous nous sommes organisés pour pouvoir affronter la vague de patients atteints du Covid. Nous avons déprogrammé tout ce qui n’était pas urgent pour libérer des lits et du personnel, notamment en réanimation. Aujourd’hui, nous avons 400 lits en hospitalisation et nous sommes capables d’atteindre progressivement 300 lits en réanimation.
Nous avons une cellule de crise tous les matins avec les médecins et l’ensemble des équipes soignantes formées. On fait le bilan complet des patients que nous suivons, du nombre de lits dont nous disposons, du matériel nécessaire. Nous avons la chance d’avoir, pour le moment, moins de malades du coronavirus en Nouvelle Aquitaine que dans d’autres régions. Nous avons d’ailleurs été le premier CHU à accueillir des patients du Grand Est. C’était important de faire preuve de solidarité et d’aider au-delà des frontières habituelles de notre CHU. Nous sommes prêts mais il faut rester modeste et vigilant. Ce virus est dangereux et difficile à appréhender. Et chaque jour, nous avons plus de patients covid en réanimation.
Comment vont vos équipes de soignants ?
Les équipes confrontées au Covid tournent à plein régime : celles en anesthésie-réanimation, réanimation médicale, service des maladies infectieuses, en médecine interne et en gériatrie. Mais nous avons aussi des équipes au repos, prêtes à prendre le relais. Tout le CHU est motivé et engagé dans cette lutte : les médecins, les infirmières, les aides-soignants, et tout le personnel logistique et administratif. Les étudiants en santé aussi sont remarquables : ceux en médecine, pharma, infirmiers, kiné, sage femmes… C’est un combat qu’on doit tous mener ensemble.
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Vous avez été l’un des premiers CHU soutenus par la Fondation de France. A quoi cette aide est-elle destinée ?
Au nom de toute l’équipe du CHU, je remercie la Fondation de France pour son soutien. Son aide n’est pas seulement utile, elle est essentielle. Nous sommes un établissement public, ce qui signifie que l’aide est intégralement reversée pour les besoins de l’hôpital, au service du personnel médical et des patients. Pour augmenter notre capacité de lits en réanimation, nous avons besoin de nouveaux respirateurs que l’on vient donc de commander. Nous allons également pouvoir acheter du matériel biomédical comme des saturomètres (petit appareil pour mesurer l’oxygène des patients).
Autre besoin : s’équiper en tablettes. C’est très dur pour les patients hospitalisés de ne pas pouvoir voir leur famille. On va donc leur fournir des écrans afin qu’ils gardent le lien et puissent échanger avec leurs proches. Enfin, cette aide va servir à adoucir un peu la vie quotidienne de nos soignants, par exemple en achetant quelques petits équipements pour leur salle de repos. Ça peut paraitre tout bête, mais quand on est sur le pont 24h sur 24, avoir une machine à café, c’est essentiel !
Dans cette période de crise, la solidarité envers les soignants notamment est très forte. Comment le soutien de la Fondation de France a- t-il été perçu par vos équipes ?
L’aide de la Fondation de France est perçue avant tout comme un grand geste de solidarité. C’est une marque d’attention à leur égard. Une reconnaissance de leur travail au quotidien, qui va même au-delà de la crise Covid. Car quand la crise s’arrêtera, le travail des soignants lui continuera. Les maladies chroniques seront toujours là, le cancer, les AVC aussi… C’est important de leur montrer qu’on s’intéresse à leur travail. Et actuellement, c’est une formidable source de motivation.
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