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L’association « Lis avec moi » – La Sauvegarde du Nord : face à la crise, se réinventer !

16 octobre 2020

Face aux inégalités culturelles, l’association « Lis avec moi » – La Sauvegarde du Nord sillonne la région Nord - Pas de Calais pour lire des histoires à voix haute aux enfants, petits et grands, et aux adultes à partir d’albums sélectionnés par un comité de lecture. Dans le contexte de crise sanitaire, l’association a dû inventer un nouveau format de lecture à distance pour garder des liens et apporter réconfort aux personnes particulièrement touchées par le confinement.

Rencontre avec Isabelle Sagnet, 
directrice de l’association « Lis avec moi » – La Sauvegarde du Nord

Comment vous êtes-vous adaptés à la période de confinement et de post confinement ?

Pendant et après le confinement, les lieux d’accueil dans lesquels nous nous rendions pour partager des lectures avec les publics étaient clos. Nous avons pu uniquement poursuivre nos lectures dans un foyer d’accueil d’urgence qui accueillaient des familles à la rue. Cette période a été vraiment très difficile.

Pour faire face à cette situation, nous avons imaginé une solution pour maintenir les liens avec les enfants et leurs familles et les structures partenaires. Nous avons donc mis en route un système de lectures à distance principalement par des lectures enregistrées en vidéo ou en audio que nous avons partagées avec nos partenaires. Notre principale contrainte était d’arriver à respecter les droits d’auteurs. Nous avons donc diffusé les vidéos en envoyant des liens à des personnes et des structures très ciblées pour accéder aux lectures sur une durée limitée. Ainsi nous respections la question des droits d’auteurs.

Quels sont les résultats de votre action et quel regard portez-vous sur cette période ?

Au total, nous avons enregistré 535 vidéos et lectures audio qui ont été distribuées à plus de 150 structures et acteurs de la petite enfance, qui les ont elles-mêmes diffusées à leurs publics. Nous avons également touché une centaine de familles et des EHPAD auprès desquels nous intervenons habituellement, soit entre 1 500 et 2 000 personnes.

Au-delà des premiers chiffres, je suis moi-même très étonnée des effets qu’ont eus ces lectures. Elles ont été très bien reçues. Des familles nous ont confié qu’elles apportaient un temps de pause dans la journée avec leurs enfants.

Ce qui nous a animé pendant cette période inédite est le maintien du contact avec nos publics tout en proposant des lectures de qualité. Nous avons su apporter autre chose que les dessins animés « survoltés» qu’on peut trouver par ailleurs. Ces lectures ont apporté calme et apaisement aux enfants qui avaient la possibilité de regarder à loisirs nos vidéos. Nous avons même pu personnaliser les envois à la demande des parents qui nous ont parfois sollicités pour envoyer d’autres comptines ou les lectures préférées de leurs enfants.

« Les enfants nous apprennent que, même dans des circonstances difficiles, il faut continuer à jouer et à garder ce pas de côté qui nous permet de continuer à vivre et de préserver notre monde intérieur. »

Et aujourd’hui, comment s’organise l’activité de l’association et comment envisagez-vous les mois à venir ?

Depuis septembre, nous arrivons à reprendre notre activité en présentiel dans la plupart des lieux d’accueil, sauf dans les PMI – protection maternelle et infantile. Dans ces structures, nous avons l’habitude de lire aux enfants et leurs parents pendant le temps d’attente des consultations. Le contexte sanitaire reste compliqué car les PMI limitent encore les interventions extérieures.

Nous avons tiré quelques leçons de cette période de lecture à distance et d’enregistrement vidéos et nous avons d’ailleurs capitalisé sur cette expérience en organisant dès le mois de juin un comité de lecture à distance pour présenter les nouveautés de lecture de publications d’albums.

Pour cette fin d’année, nous avons prévu de travailler en jouant autour de la thématique des masques, un sujet qui nous préoccupe tous. Nous sélectionnerons ainsi des albums dans lesquels on retrouve des masques et nous réaliserons des vidéos que nous enverrons à l’ensemble de nos partenaires pour diffusion auprès de leurs publics.

Nous avons décidé d’aborder ce sujet car les enfants nous apprennent que, même dans des circonstances difficiles, il faut continuer à jouer et à garder ce pas de côté qui nous permet de continuer à vivre et de préserver notre monde intérieur. J’en suis convaincue ! Je garde en mémoire une scène très frappante dans un documentaire sur la seconde guerre mondiale dans laquelle des enfants faisaient une farandole sur des débris dans une ville complètement dévastée. Je me suis dit et bien voilà ce que nous apprennent les enfants ! Il est essentiel de garder cette capacité de jouer. C’est aussi ce sur quoi nous nous appuyons dans notre travail, même dans des circonstances difficiles comme aujourd’hui. 


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