Le regard d’Elisabeth Laborel, bénévole à la Fondation de France Méditerranée, sur l’inclusion par le sport
Elisabeth Laborel est une femme engagée depuis toujours. Ancienne directrice d’organismes de formation et d’établissement médico-sociaux, elle a été en parallèle durant 10 ans administratrice bénévole d’un centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF). En 2018, elle poursuit son engagement auprès de la Fondation de France Méditerranée comme bénévole dans les domaines des solidarités, des démarches Territoriales et de la santé. Aujourd’hui référente Femme et Sport au sein de la fondation régionale, Elisabeth nous livre son regard sur l’impact sociétal de l’activité physique et sportive.
Quel regard portez-vous sur la place du sport dans notre société ?
Le sport est indispensable à la société. Sa pratique est selon moi aussi importante que l'acquisition de savoirs, la capacité à exercer son sens critique, le développement d’un regard ouvert sur le monde. On valorise généralement les aptitudes intellectuelles ou artistiques dans les parcours éducatifs, or il ne faut pas oublier la place essentielle du corps dans la construction d’un individu.
Grâce au sport, on apprend à tempérer ses comportements, percevoir ses propres limites, se sentir capable, mais aussi à développer le sens du collectif. C’est un puissant vecteur de cohésion sociale, notamment au travers des grandes rencontres sportives et de la vie des clubs et associations. Au sein de ces structures, on expérimente au quotidien le vivre ensemble, on partage le plaisir de l’épreuve du corps, on invente de nouvelles pratiques pédagogiques transférables à d’autres disciplines. Le sport peut ainsi « créer l’espoir là où il n’y avait que du désespoir », pour reprendre les mots de Nelson Mandela.
En quoi le sport est-il selon vous un vecteur d’inclusion sociale ?
Le sport permet la rencontre, la coopération, le partage de réussites collectives. Pour les personnes qui ont un parcours de vie douloureux, le sport, au-delà de ses effets positifs sur la santé, permet de retrouver un désir d’agir avec son corps, de briser l’isolement et les préjugés. Il crée une reconnaissance, à la fois des praticiens et du milieu sportif mais aussi de la société dans son ensemble. De plus, aujourd’hui, les éducateurs sportifs sont de mieux en mieux formés pour prendre en compte les problématiques rencontrées par les personnes en situation de handicap ou de vulnérabilité, ce qui accroît le pouvoir inclusif du sport.
L’accès au sport des personnes en situation de handicap est un enjeu majeur. Que faut-il mettre en œuvre selon vous pour le renforcer ?
Il est indispensable d’introduire la notion de « tous capables », notamment par la diversification des situations de mixité, et ce dès l’enfance. Il faut également lutter contre les préjugés, et donner à voir des exemples de reconstruction réussie. Il est enfin important de faciliter l’accès à des infrastructures adaptées et de multiplier le nombre d’accompagnants et tuteurs formés pour favoriser la pratique des personnes en situation de handicap sur le long terme.