Leila Acherar est experte bénévole auprès de la Fondation de France Méditerranée depuis 2018. En s’appuyant sur son expérience de sociologue, elle assure notamment l’accompagnement des projets dans le cadre du programme Réveillons de la solidarité. Elle nous livre son regard sur l’édition 2021.
Quel est l’objectif des Réveillons de la solidarité ?
Je participe à l’instruction des Réveillons depuis 4 ans. Dès mes premières rencontres, j’ai vu à quel point la fête était un prétexte. Être ensemble pour manger, danser, partager des cadeaux c’est avant tout se retrouver autour d’une même table, tous à égalité. C’est aussi prendre du temps pour les autres, c’est construire quelque chose ensemble, reprendre confiance en soi et dans le monde ! Derrière ce repas partagé, il y a un travail immense, subtil des associations qui va bien au-delà de la simple organisation d’une soirée festive. Dans ces associations, nombre de bénévoles trouvent aussi une place : inventer des jeux pour les enfants, confectionner un repas, décorer une salle, distribuer des cadeaux, prendre soin des plus vulnérables … c’est lutter contre la désespérance et autoriser chacun à créer des liens ! Et symboliquement, c’est important de vivre ces moments à la fin de l’année, quand on passe un cap, que les jours rallongent et que l’espoir renaît.
Pour cette édition 2021, comment le contexte, les besoins ont-ils évolué ?
La crise sanitaire et sociale due au Covid a évidemment un impact fort. Les associations gardent la foi, mais avec le sentiment que c’est encore plus dur et qu’il faut faire encore plus d’efforts pour y arriver. J’ai récemment constaté un nouveau phénomène : l’arrivée de néo-ruraux en grande précarité. Ils s’installent dans un arrière-pays en pensant que la vie sera moins chère, et affrontent des situations très difficiles. Les Réveillons sont l’occasion de rompre leur isolement, de les intégrer à un collectif. Mon expérience m’a appris que ces moments pouvaient être de vrais leviers de transformation : en misant sur le collectif , elles aident les plus vulnérables à reprendre confiance en eux et en leur capacités. En fait, donner et recevoir de l’attention, transforme chacun des protagonistes !
Pouvez-vous nous citer quelques exemples de projets pour les Réveillons de la solidarité 2021 sur notre région ?
Au fil du mois de décembre l’Association Terre Contact à Gignac (34) organise « Soupes en fête » : 10 temps forts de cuisine participative avec les habitants de quartiers et de villages. En utilisant des fruits et légumes invendus, les participants élaborent les recettes, et tout le monde déguste, dans la rue. Les repas sont accompagnés de courtes pièces de théâtre ou de mini concerts !
Pour le réveillon de la nouvelle année, l’association EPISEC (Ensemble pour l’innovation sociale, éducative et citoyenne) à Marseille propose « Réveillons-nous ensemble ! », une soirée à destination des seniors isolés du territoire, des familles isolées… et co-construite avec les jeunes du centre social et avec un groupe de seniors.
Il y a de la magie dans ces projets, liée au fait d’être ensemble pour se rencontrer, pour donner et se faire plaisir. La Fondation de France aide à créer les conditions de cette joie où chacun est reconnu pour ce qu’il est capable d’apporter.
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