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Covid-19 : retour sur une mobilisation à 360°

20 mai 2020

Pendant près de huit semaines, toutes les structures de solidarité ont vécu au rythme du confinement. Gestes barrières, distanciation physique, raréfaction ou suppression des services… pour les plus vulnérables, l’épreuve a été très difficile dans cette région particulièrement touchée par l’épidémie. La Fondation de France Grand-Est s’est mobilisée aux côtés de ses partenaires. 58 projets ont pu être financés en urgence. Focus sur trois d’entre eux.​

Avec les jeunes migrants du Centre Bernanos

Le Centre Bernanos est une association qui gère un foyer d’étudiants et propose des espaces pour des rencontres associatives, étudiantes ou à vocation sociale. Depuis l’hiver 2016, le Centre héberge de jeunes migrants mineurs vivant à la rue. Ils sont une vingtaine, légalement présents en France, et demandeurs d’asile.​ Sénégal, Côte d’Ivoire, Sierra Leone, Pakistan : ils ont quitté leur pays en guerre ou ont fui la misère. Certains sont au centre depuis 2 ou 3 ans, d’autres depuis quelques mois.

Plus de 200 bénévoles se mobilisent à leurs côtés : démarches juridiques, scolarité, santé, collecte de produits alimentaires et d’hygiène, loisirs, préparation des repas… Le confinement a fragilisé ce réseau de bénévoles. Il a également assigné à résidence les jeunes qui suivaient une scolarité ou une formation. Prioritairement, il a fallu trouver une solution pour préparer les repas, midi et soir. Puis organiser un soutien scolaire par WhatsApp ou Skype. La Fondation de France a choisi d’accompagner le Centre Bernanos :  distribution de repas de midi, et achat de 10 ordinateurs pour le suivi des cours à distance.

Avec les enfants et les adolescents suivis par la Fondation Vincent de Paul

Dans le Bas-Rhin et la Moselle, la Fondation Vincent de Paul prend en charge 900 enfants et adolescents présentant des troubles divers. 60% relèvent du handicap et du soin psychiatrique, et 40% de la protection de l’enfance. À l’annonce du confinement, les familles ont dû reprendre à plein temps les enfants qui ne résidaient pas en internat. Les autres ont vécu la crise dans les 22 unités de vie de la Fondation, confinés dans les établissements, voire dans les chambres, en cas d’exposition au virus. Une situation à risque pour des jeunes dont l’équilibre émotionnel est toujours fragile. Pour lutter contre un isolement délétère, maintenir des liens avec l’extérieur (familles, amis, thérapeutes…), pour continuer à étudier… ces établissements ont dû renforcer leur équipement informatique. L’aide financière de la Fondation de France a permis l’achat de 6 tablettes et de jeux de société.

Avec les habitants de L’Hôtel de la rue

Fin 2019, l’ancienne brasserie Gruber, à Strasbourg, est devenue « L’Hôtel de la rue ». Sa vocation : offrir un toit à celles et ceux qui en ont besoin.  L’association La Roue Tourne qui gère le site, fait fonctionner une communauté de 300 personnes -Africains, Tchétchènes, Russes, Géorgiens ou Français- tous dans l’espoir d’un avenir meilleur. Pendant le confinement, près de 50% des « hôtes » sont restés sur place. « Avec le coronavirus, nos réseaux d’aide alimentaire ont été chamboulés. Cela devenait difficile de gérer l’approvisionnement et la distribution. Nous avons réceptionné beaucoup de denrées périssables, explique Abdul, vice-président de l’association. Mais pas la possibilité de les conserver ni de les cuisiner. L’aide de la Fondation de France a permis à l’Hôtel de s’équiper en congélateurs, frigo, plaques de cuisson et micro-ondes. » Et pour les enfants ? À l’étage « des familles », c’est une salle de classe qui a été improvisée. Les jeunes ont pu suivre une scolarité à distance, ou bénéficier d’activités manuelles. Grâce aux bénévoles, aux gens du quartier… et grâce aux équipements (tables, chaises, ordinateurs…), dont l’achat a été permis grâce à la Fondation de France.

Et maintenant ?

Pour les acteurs de la solidarité, sur le terrain, le déconfinement progressif ne signifie pas la fin de la crise. Dans un contexte économique dégradé, les besoins sociaux vont croître, alors que les ressources des associations sont sous tension. En région Grand-Est comme sur tout le territoire, la Fondation de France reste à l’écoute de ces réseaux, indispensables au lien social.