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Transition écologique et dynamiques collectives : le regard de Claudine Joalland

19 juin 2023

Claudine Joalland ©JC HequetLa crise environnementale que nous traversons nécessite de transformer profondément nos modes de vie et de production, ainsi que notre rapport à la planète et au vivant.

De nouvelles façons d’exploiter et de valoriser nos ressources naturelles sont expérimentées à l’échelle locale. Elles reposent sur la création de dynamiques collectives avec les habitants et les partenaires publics et privés.

Claudine Joalland est bénévole à la Fondation de France depuis 8 ans et experte sur les questions de transition écologique. Elle a travaillé toute sa carrière dans les domaines de l’environnement et de l’urbanisme dans les collectivités territoriales pour aboutir au poste de directrice de l’environnement au Conseil Régional Nord-Pas de Calais pendant 12 ans. Elle nous présente 2 projets qu’elle a suivis à la Fondation de France qui illustrent bien l’importance de la coopération entre acteurs d’un territoire pour répondre au défi du changement climatique.

La 1ère initiative est celle de l’association Les Sapros qui accompagne la transition écologique des territoires et propose des chantiers participatifs pour développer la biodiversité en ville. Un sujet crucial à l’heure où les phénomènes de canicule et de sécheresse s’intensifient dans nos villes qu’il nous faut reverdir ! Il y a 4 ans est née en périphérie de Lille une communauté d’habitants « Mes voisins les jardiniers ». Elle réunit aujourd’hui 400 personnes toutes animées par les valeurs d’entraide et l’écologie. En 2021, naît une alliance entre « Mes voisins les jardiniers » et le collectif associatif des Sapros afin de créer 2 pépinières en ville au cœur d’un quartier lillois. L’objectif : permettre aux personnes à revenus modestes de trouver des essences locales d’arbres et d’arbustes, des arbres fruitiers, des plants de légumes et des plantes aromatiques pour se nourrir et participer à la végétalisation de leur quartier.

La première pépinière a été créée sur un terrain mis à disposition par la collectivité et la première vente de végétaux a été réalisée récemment à des prix modiques pour les habitants du quartier.

Une des particularités de ce projet est son mode de gouvernance qui se veut collectif et participatif ! La gestion du projet repose sur la contribution et l’expertise de chacun des habitants, pour mettre en place un programme d’actions annuelles réalisable.

SAPROSwebpUne des deux pépinières de Sapros lors d'une vente de plantes. © Guillhem Fouques

S’approprier son territoire pour mieux agir

Autre sujet tout aussi fondamental et d’actualité, la question de la ressource en eau. Dans les prochaines décennies, la recharge des nappes sera compromise à la fois par la baisse importante prévue de la pluviométrie et la forte variabilité des pluies selon les saisons. Il est urgent d’agir et nous avons grand intérêt à encourager toutes les initiatives qui favorisent une meilleure infiltration de l’eau, évitent l’imperméabilisation des sols et encouragent la sobriété de la consommation.

L’association Entrelianes a par exemple décidé de se mobiliser avec 2 autres associations locales pour accompagner la protection d’une zone extrêmement fragile, la nappe phréatique de la craie du sud de la Métropole Lilloise. Un trésor à préserver puisqu’elle alimente environ un tiers des besoins en eau potable de la population de ce grand territoire.

EntrelianesUn groupe de volontaires sur le terrain pour construire un portrait nature. © Entrelianes

Comment ? Par la réalisation d’un portrait nature. Cet outil de diagnostics participatifs, initié par Entrelianes en 2007, permet un renouvèlement de regards et une meilleure connaissance citoyenne du territoire. Il consiste en un repérage des espaces de nature situés sur un territoire. Il repose sur une méthodologie précise en plusieurs étapes : l’observation collective, les circuits d’observation sur le terrain, la recherche documentaire, la synthèse et la restitution publique…

C’est autour de ce portrait nature qu’une communauté d’acteurs locaux et d’habitants s’est constituée pour mieux connaitre les éléments de fragilités de la nappe de la craie et bâtir ensemble des solutions locales pour une meilleure infiltration de l’eau et une protection des zones de captage. Depuis 2021, ce sont une quinzaine de rencontres, 4 restitutions publiques de ce portrait nature qui se sont tenues et qui ont réunies des centaines de personnes. Cette prospective collective et participative permet l'élaboration de propositions citoyennes inédites et d’être un acteur à part entière dans le dialogue territorial au côté des instances publiques sur la protection de l’eau potable des champs captants du sud de Lille.