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La place des femmes dans la transition agricole et alimentaire

4 avril 2019

Depuis 2015, la Fondation RAJA-Danièle Marcovici s’implique fortement sur le rôle des femmes dans la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques, qui est l’un de ses principaux axes d’intervention. En novembre 2018, la Fondation a ainsi réalisé une étude sur la place des femmes dans la transition agricole et alimentaire, en approfondissement d’une première étude « Femmes & Environnement » réalisée en 2015. Il s’agit de mettre en évidence d’une part les obstacles et contraintes spécifiques pour les femmes, et d’autre part des pistes d’actions à partir de retours d’expériences des projets soutenus par la Fondation en France et dans le monde.

L’engagement de la Fondation pour l’environnement et le climat

Comme le soulignent les grands accords internationaux (Objectifs de Développement Durable des Nations-Unies, Accord de Paris sur le climat…), il est nécessaire d’engager le monde sur une voie durable et résiliente qui inclut notamment une transformation des conditions de production et de consommation, un changement des modèles d’agriculture et d’alimentation, et une implication renforcée des femmes dans la vie sociale et économique.

En 2015, la Fondation a ainsi mis en œuvre des actions spécifiques à l’occasion de la tenue de la COP21 à Paris, avec l’organisation d’une table ronde réunissant des femmes engagées sur les enjeux climatiques. Une étude a été réalisée à cette occasion, qui met en évidence que si les femmes sont les premières victimes des changements climatiques, elles sont également des actrices incontournables pour la préservation de l’environnement et l’adaptation aux changements climatiques. L’étude « Transition agricole et alimentaire : axes clés d’émancipation des femmes » réalisée en novembre 2018, par Danièle Sexton, experte en changement social, en collaboration avec la Fondation, s’inscrit en continuité des actions menées par la Fondation sur les enjeux de protection de l’environnement et du climat.

Ghislaine Tandonnet-Guiran, Déléguée Générale de la Fondation, a présenté les résultats de cette étude à l’occasion de la Cérémonie des Fondation RAJA Women’s Awards 2018 qui s’est tenue le 20 novembre au Théâtre du Trianon (Paris).

Une étude autour du triptyque Femmes-Environnement-Alimentation

Dans le contexte actuel de pressions croissantes sur l’environnement, la nécessité d’une transition agricole et alimentaire vers des modèles plus soutenables est visible sur le terrain.

« Les enjeux liés au triptyque Femmes-Environnement-Alimentation ont progressivement émergé au travers des projets qui nous ont été soumis et que nous avons contribué à financer. Partout dans le monde, les femmes sont porteuses de savoirs et d’initiatives ; elles représentent entre 45 et 60% des travailleurs agricoles et génèrent la plus grande partie de la production agricole. Ayant un accès limité aux ressources productives et financières, elles sont plus particulièrement en charge d’activités de petite échelle, liées à une agriculture de proximité. » explique Ghislaine Tandonnet-Guiran.

Ce contexte particulier favorise leur implication dans des projets d’agroécologie et d’agroforesterie, ainsi que dans la préservation et la sélection de semences, en cohérence avec les savoirs traditionnels. Les pratiques et modes de production puis de commercialisation agricoles et alimentaires qu’elles mettent en place, plus durables, constituent des atouts en termes de gestion des risques climatiques et aussi en termes de lutte contre la malnutrition.

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Des défis à relever

Les femmes sont en général en première ligne pour la production et la transformation des aliments pour la famille. Gardiennes de savoirs et de biodiversité, elles sont le pilier de la sécurité alimentaire de la famille sur leur territoire mais doivent cependant affronter de nombreux obstacles:

« Les contraintes qui ressortent le plus souvent concernent l’accès aux ressources productives et financières. L’accès au foncier est très souvent un facteur limitant majeur, avec des droits et coutumes sur le foncier qui restent très inégalitaires entre les sexes dans de nombreux pays. » insiste Ghislaine Tandonnet-Guiran.

Des pistes d’action

Pour construire un monde plus viable écologiquement et socialement, et plus vivable pour tous, il s’agit de renforcer et de donner plus d’ampleur et de visibilité aux initiatives émergentes. La dynamique de changement est en cours. Il faut donc soutenir et accélérer le renforcement de la place des femmes dans la transition agricole et alimentaire. Des pistes d’actions ont été identifiées à partir des retours d’expériences de projets soutenus par la Fondation.

La place des femmes dans la transition agricole et alimentaire

Partant du cadrage des enjeux et des pistes de solutions mis en avant dans cette étude, la Fondation retient l’importance de promouvoir les projets qui contribuent à la transition agricole et alimentaire et qui concrétisent les opportunités d’émancipation correspondantes pour les femmes.

Les prochains appels à projets prendront donc en compte les résultats de cette analyse. De plus, des actions de sensibilisation seront soutenues, comme les tables rondes avec Vandana Shiva organisées par l’association SOL le 23 février 2019.