La reconnaissance, dimension essentielle de la cohésion sociale
Contexte
Le rapport Solitudes 2024 met en évidence le lien entre sentiment de solitude et sentiment d’inutilité sociale, d’abandon ou même d’exclusion. Ainsi, 33% de la population déclare se sentir souvent ou de temps en temps abandonnée, exclue ou inutile, ressenti qui est fortement corrélé au niveau de revenu (46% pour les personnes à bas revenus), mais pas seulement.
Le besoin de reconnaissance comme l’un des fondamentaux des relations sociales de qualité avait été souligné dans le rapport du CESE de 2017 « Combattre l’Isolement pour plus de Cohésion Sociale ». Selon ce rapport, une relation de qualité se caractérise par trois éléments essentiels : la reconnaissance sociale, qui permet à l’individu de se sentir valorisé et visible (« je compte pour quelqu’un ») ; la protection, qui assure un sentiment de sécurité et de fiabilité (« je compte sur quelqu’un ») ; et la réciprocité, qui implique un engagement mutuel et un sens de responsabilité collective (« quelqu’un compte sur moi »). Ces trois dimensions combinées sont les conditions qui permettent à une personne de participer à la vie collective, tout en affirmant sa singularité et en étant en relation avec autrui. A contrario, la pauvreté relationnelle, et notamment le manque de reconnaissance, engendre le sentiment de ne pas compter ni peser dans le cours des choses, entraînant un risque de retrait, voire de décrochage, de la vie sociale.
Ce sentiment d’invisibilité sociale – et les comportements de retraits associés - a des conséquences pour les individus concernés mais aussi pour la cohésion de la société dans son ensemble. Le diagnostic d’une fracture sociale multidimensionnelle est largement documenté aujourd’hui, mettant à mal notre capacité à faire face à des enjeux communs. Les « invisibles », ne forment pas, loin de là, une catégorie homogène, la complexité et la grande diversité des différentes expériences vécues est importante à souligner. La réussite des initiatives cherchant à aller vers les personnes en retrait des dynamiques collectives pour retisser du lien, redonner confiance en soi et en autrui, et refaire société, repose sur un équilibre entre création de commun et reconnaissance des individualités.
Enfin, au-delà des ressentis individuels, le sentiment d’invisibilité est à la fois subjectif et interactif : il repose sur des représentations collectives qui se forment au sein de la société. Chacun porte une part de responsabilité dans la manière dont les groupes sont perçus et invisibilisés. Une prise de conscience collective et un travail sur les représentations sont indispensables pour renforcer la cohésion sociale face à la fragmentation progressive de notre société.
Objectifs
La Fondation de France soutiendra des projets dont l’objectif est de renforcer des liens sociaux de qualité, via le développement de la reconnaissance sociale (« je compte pour ») et de la réciprocité (« quelqu’un compte sur moi »), dans un objectif d’inclusion sociale. Les actions soutenues permettront à des personnes en situation d’invisibilité et /ou de retrait, voire de décrochage, de trouver leur place dans des dynamiques collectives détachées de l’entre soi.
Qui peut répondre ?
Tout organisme à but non lucratif d’intérêt général, existant depuis au moins un an, démontrant des premiers résultats probants sur leur territoire et leur public, avec un projet associatif dont la mise en œuvre fait une place significative au bénévolat.
Les actions proposées devront être menées sur l’un des territoires suivants : Sud Ouest, Méditerranée, Centre Est, Grand Est ou Grand Ouest. (cf carte départementale ci-dessous). Le projet peut être porté en collégialité par plusieurs structures, mais un seul dossier doit être déposé, par l’une des structures du collectif.
L'appel à projets « La reconnaissance, dimension essentielle de la cohésion sociale » est clos. Pour mieux répondre aux enjeux actuels, la Fondation de France mène actuellement une réflexion sur sa stratégie des missions sociales et les modalités de soutien qui sont progressivement mises en œuvre.
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- Enfin, les appels à projets des fondations abritées sont consultables sur l’annuaire dédié.