Estelle Barthélemy est Présidente du Comité Agir contre les discriminations.
Vous êtes présidente du Comité Agir contre les discriminations. Pourquoi avez-vous accepté cette mission ?
J’ai grandi à Villiers-le-Bel, qui est un quartier prioritaire de la politique de la ville. J’ai donc appréhendé très jeune la question de la diversité et la richesse qui en découle. Forte de ce constat, j’ai co-fondé il y a une quinzaine d’années Mozaïk RH, un cabinet de recrutement, pour que les diplômés d’origines sociales et culturelles diverses soient recrutés à la mesure de leurs compétences. J’ai acquis ainsi une expertise reconnue en matière de diversité et d’inclusion. L’engagement dans ce comité était un prolongement de mon envie de contribuer à une société française plus juste et plus égalitaire. C’est pourquoi je suis fière de présider ce comité de la Fondation de France sur ce sujet qui est souvent un angle mort des politiques publiques.
Quels sont les axes d’intervention privilégiés dans le cadre de ce programme ?
Ce programme vise en priorité les pratiques discriminatoires liées aux origines et soutient aussi bien des actions portées par des associations que des projets de recherche. Avec le comité, nous souhaitons contribuer à une meilleure connaissance de ces discriminations et au changement des regards et des représentations. Nous soutenons des acteurs qui luttent contre ce fléau et qui accompagnent les victimes, pour renforcer leur pouvoir d’agir (soutien psychologique, aide juridique, accès aux droits...). Par ailleurs, nous voulons aussi renforcer la pédagogie pour que les publics aux comportements discriminatoires en prennent conscience et changent leurs pratiques. Enfin, la lutte contre la discrimination systémique implique aussi de créer des espaces de dialogue entre les différents acteurs pour faire émerger des solutions durables.
Quels ont été les événements, les réflexions ou les avancées qui ont marqué l’année du comité ?
En 2023, le comité a continué son travail d’investigation pour identifier des actions peu soutenues, peu visibles, que ce soient des projets portés par des petites structures au niveau local ou de plus grosses organisations au niveau national. Nous souhaitons à la fois les soutenir financièrement et les aider à se structurer pour être efficientes sur le long terme. Enfin, au sein du comité, nous sommes très attentifs à l’implication des personnes concernées par les discriminations dans la conception de nos actions et dans nos prises de décision.
