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Portrait de fondation : Martine Aublet

29 juillet 2017

L’art de faire vivre une passion

Une vie vouée à l’art et à son étude peut se perpétuer au-delà d’une disparition prématurée. Martine Aublet avait instauré et dirigé la politique du mécénat au musée du quai Branly. Par la création d’un espace muséal vivant et original, comme par le financement de bourses de recherche en ethnographie, une fondation continue d’agir en son nom.

Fille d’architecte et petite-fille de peintre orientaliste réputés, Martine Aublet s’est très tôt passionnée pour l’histoire de l’art, en particulier pour son versant primitif, africain et océanien. Lorsque le président Chirac et le collectionneur Jacques Kerchache projetèrent le musée des Arts premiers, elle s’intégra à l’équipe de préfiguration. « Le mécénat était embryonnaire en France, mais Martine avait constaté son importance au Metropolitan de New York, et le rôle qu’y jouaient les fondations. À la demande de Jacques Friedman et Stéphane Martin, elle a défini la place que pouvait tenir le mécénat dans le fonctionnement du futur musée parisien, puis a dirigé sa politique en la matière », raconte Bruno Roger, son mari. Ce rôle clé, Martine Aublet l’a tenu jusqu’à l’issue de la maladie qui devait l’emporter.

Le musée et la Fondation, main dans la main

« J’ai voulu perpétuer sa mémoire et son action sous une forme permanente, par le biais d’une fondation », reprend Bruno Roger. « Je m’en suis ouvert à Stéphane Martin, le président du musée du quai Branly, qui avait de son côté lancé l’idée d’un espace spécifique, l’Atelier Martine Aublet. » Un petit groupe d’amis se constitue alors pour former l’âme de la future institution. Jacques Chirac, inspirateur du musée, accepte la présidence de son comité d’honneur.

La relation de la Fondation et du musée du quai Branly est quasi symbiotique. Pour le public, son action se manifeste par l’Atelier Martine Aublet. Pour les chercheurs, elle se traduit par quinze bourses annuelles de 15 000 euros. Destinées aux doctorants, celles-ci financeront leurs travaux de terrain dans les domaines qu’illustre Branly. « Martine avait elle-même bénéficié de ces aides à l’étude, et en savait le prix. Les bourses publiques sont rares en anthropologie et dans les domaines connexes », constate Bruno Roger. « Celles que nous proposons ont déclenché un véritable enthousiasme. Nous attendions 40 candidatures, nous en avons reçu 200 ! » Centré sur les Arts premiers, un prix Martine Aublet complétera ces bourses. Cette action illustre parfaitement ce que la philanthropie peut apporter dans un domaine du savoir trop facilement oublié par l’État.