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Philanthropes, génération 2019 !

31 décembre 2019

En 2019, 48 nouvelles fondations ont rejoint la Fondation de France. Des fondateurs de plus en plus jeunes, désireux de s’engager pour leur territoire, notamment en faveur de l’environnement, et des questions de société comme l’éducation ou bien encore l’égalité femmes-hommes.

« En 2019, la Fondation de France a accueilli 48 nouvelles fondationsNous retrouvons une dynamique qui s’était enrayée l’année dernière, sous l’effet notamment de l’instabilité fiscale. Sur le long terme, le désir d’engagement ne faiblit pas », constate Frédéric Bérard, expert-conseil en fondations à la Fondation de France. Ces 48 nouvelles fondations sont créées pour moitié par des entreprises ou des institutions et pour l’autre par des particuliers.

« Rendre ce que j’ai reçu »

Portrait-type de ces nouveaux philanthropes ? Des femmes et des hommes de plus en plus jeunes qui s’engagent pour une ou plusieurs causes. Souvent, ils ont créé leur entreprise ou exercé en profession libérale, avec une belle réussite. « Ils entament une nouvelle phase de leur vie et souhaitent lui donner encore plus de sens, poursuit Frédéric Bérard. Ces entrepreneurs ou professionnels ont une conscience aigüe de la chance qu’ils ont eue… et le désir de « rendre » ainsi une part de ce qu’ils ont reçu ». C’est le cas par exemple du fonds « Act for a Better Planet », initié par un quadragénaire, chef d’entreprise dans le numérique, qui veut soutenir des projets d’intérêt général dans les domaines de l’environnement, l’éducation et la santé, en France et à l’international. Ou de la fondation initiée par une ancienne médecin hospitalier devenue pasteur, qui a créé avec sa famille une fondation pour mener des actions « à caractère humanitaire, culturel, spirituel, environnemental, artistique, social ou scientifique ». La création d’une fondation peut être aussi le moyen d’exprimer une passion personnelle. C’est le cas de Guillaume D. qui, après la revente de sa florissante entreprise de chèques-cadeaux, souhaite favoriser l’expérimentation dans le domaine de l’art contemporain. Sa fondation, baptisée « Dream Big and Grow Fast », accompagnera les artistes à travers des espaces de travail, des bourses ou des lieux d’exposition.

Des causes pour répondre aux enjeux actuels de la société

Si tous les champs de l’intérêt général (recherche, éducation, solidarité internationale, grand âge, etc.) sont représentés, le rajeunissement des fondateurs influe naturellement sur les causes soutenues. En résumé : une mobilisation de plus en plus forte pour les projets à caractère social et sociétal -notamment en faveur de l’égalité femmes-hommes- et pour les causes environnementales.

« Les questions de société infusent désormais de nombreux projets, note Frédéric Bérard. Le respect de l’environnement, la lutte contre le changement climatique deviennent des dimensions intégrées aux démarches philanthropiques. Avec une vision qui dépasse la seule protection de la nature : les jeunes fondateurs veulent participer à la conception d’un modèle de croissance vertueuse : décarbonée, et inclusive pour les femmes, les jeunes, les personnes vulnérables ». Une approche de développement durable à laquelle ces jeunes philanthropes veulent contribuer, en s’investissant au plus près des projets choisis. Et en veillant à l’efficacité des actions menées.

Agir ici et maintenant

Autre tendance qui s’ancre dans le mouvement philanthropique : la proximité.

Le mouvement des Gilets jaunes a mis en lumière le sentiment de relégation ressenti par une partie de la population, éloignée des métropoles, des axes de transports, des services publics. Soutenir les acteurs locaux qui veulent redynamiser leurs territoires, retisser du lien social, inventer de nouvelles solidarités constituent un axe fort de la « promotion 2019 ». La nouvelle Fondation GRDF s’est par exemple engagée en faveur de « l’inclusion et le développement durable dans les territoires ». Parfois, c’est à l’échelle d’une région que souhaitent s’investir les nouvelles fondations, comme la Fondation Crédit agricole de Lorraine, la Fondation des Combes Hautes pour des projets réalisés dans le Lot et les départements du Sud-Ouest de la France, la Fondation Les amis de l’Eterlou dans la Drôme ou encore la Fondation Jean-Paul Deluche pour le développement durable en Limousin. Chacune de ces aventures philanthropiques reflète un lien très fort avec « son territoire ».

« Indéniablement, la Fondation de Marseille marque une nouvelle étape dans le développement des fondations territoriales. Ce sont des entrepreneurs qui mobilisent des moyens financiers et humains importants pour avoir un réel impact sur un territoire qu’ils connaissent et qu’ils aiment, qui s’appuient sur une gouvernance permettant d’agir en bonne intelligence avec les collectivités locales et l’Etat. »

Cécile Malo déléguée générale Fondation de France Méditerranée

Ensemble pour agir

C’est aussi le cas de la Fondation de Marseille, créée par quatre figures de la génération « philantrepreneurs » de Marseille désireux d’apporter leur expérience et leur énergie dans ce beau projet : Fabrice Necas, Fabrice Alimi, Cyril Zimmermann et Christophe Baralotto. Ensemble, ils se mobilisent « contre les précarités sociales, culturelles, éducatives, économiques et environnementales » qui fragilisent la région de Marseille.

Des services, un réseau

« Ces nouveaux fondateurs ont des attentes fortes en matière d’accompagnement, souligne Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France. Notre objectif ? Etre à leurs côtés pour les soutenir dans le déploiement de leurs projets, donner toujours plus de corps à ce vaste réseau qu’est la Fondation de France, encourager le partage d’expériences et l’intelligence collective. Car nous avons l’ambition d’être une maison ouverte, où chaque fondateur trouve inspiration, expertise et partage ! »

3 février 2020, une journée pas comme les autres

Début février, les nouveaux fondateurs se retrouveront pour une « journée d’accueil », entièrement repensée. « Nous voulons donner moins de place à la dimension « mode d’emploi » d’une fondation abritée, pour privilégier des temps de rencontres avec des intervenants inspirants : porteurs de projets innovants et fondateurs plus anciens qui partagent leurs expériences », explique Frédéric Bérard. Moins de technique, plus de réseau, plus de sens !