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Maladies neurodégénératives : les fondations mobilisées aux côtés des chercheurs

3 mars 2022

Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques… Ces maladies neurodégénératives ou apparentées, qui affectent le système nerveux central, concernent plus d’un million de Français. Chaque année, environ 250 000 nouveaux cas sont recensés en France. Face à l’absence de traitement curatif, le soutien à la recherche reste essentiel. Focus sur trois fondations engagées aux côtés des chercheurs.

Maladie d’Alzheimer : l’espoir du dépistage précoce

En France, chaque année, 225 000 personnes sont diagnostiquées malades d’Alzheimer. Derrière ce chiffre colossal, autant d’histoires de femmes et d’hommes et de vies brisées. Philippe Chatrier, grande figure du monde sportif et ex-président de la Fédération française de tennis, disparaissait en 2000. Depuis 2001, la fondation qui porte son nom, abritée à la Fondation de France et créée par son fils Jean-Philippe Chatrier, soutient la recherche sur cette maladie. 

La fondation décerne chaque année une bourse de 35 000 euros à un jeune postdoctorant afin qu’il poursuive ses travaux dans un laboratoire d’excellence. Elle récompense également de jeunes chercheurs de moins de 35 ans à travers un prix annuel. « La plupart des lauréats que nous avons accompagnés sont aujourd’hui des acteurs majeurs de la recherche, confie Catherine Sabbag-Nahoum, présidente de la Fondation Philippe Chatrier. Ainsi, Agathe Vrillon, que nous avons soutenue en 2019, a travaillé sur la détection de la protéine tau, fortement présente en cas de maladie d’Alzheimer, grâce à une simple prise de sang. Ses travaux sont à un stade très avancé.  Cette technique de dépistage beaucoup moins lourde qu’une ponction lombaire permettrait d’administrer plus tôt des médicaments capables dans certains cas de ralentir l’avancée de la maladie vers des phases plus graves. Dans l’attente de traitement curatif, ce temps gagné sur la maladie, c’est du temps de vie » conclut-elle.

Maladies de la myéline : mieux comprendre pour mieux agir

Les maladies de la myéline, dont fait partie la sclérose en plaques, sont assez peu connues.  La fondation familiale créée par les quatre enfants de Marie-Ange Bouvet Labruyère en mémoire de leur mère a réorienté son action il y a 10 ans pour soutenir la recherche contre la sclérose en plaques, une maladie auto-immune qui s’attaque aux fonctions des neurotransmetteurs, et dont Sandrine, l’unique fille de la fratrie, est atteinte. « C’était pour nous une évidence que de pouvoir, à travers la fondation de notre mère, soutenir notre sœur dans ce combat en aidant la recherche », confie Christian Bouvet. Associée à l’Institut du Cerveau (ICM), la Fondation Marie-Ange Bouvet Labruyère remet chaque année une bourse de 20 000 euros à de jeunes chercheurs. Les travaux de recherche se concentrent sur deux axes : la détection des facteurs de risques, qui restent peu connus, et les traitements qui pourraient réparer la myéline, c’est-à-dire restaurer la gaine assurant la bonne communication entre les neurones. « C’est une maladie complexe qui renvoie à un grand sentiment d’impuissance, explique Sébastien Bouvet. En cela, notre implication dans la fondation et les contacts réguliers avec les équipes de l’ICM permettent de mieux comprendre les ressorts de la maladie, et de maintenir une veille sur les avancées possibles. Et c’est aussi très encourageant de voir la persévérance des équipes. Que les spécialistes y consacrent leur carrière entière… ça force l’admiration et ça redonne espoir. »

Maladie de Parkinson : diagnostiquer plus tôt et réduire les troubles

La maladie de Parkinson est la deuxième pathologie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer. Elle est au cœur de l’engagement de la Fondation Schutzman-Zisman. Cette fondation, créée en 2002, poursuit les volontés émises par sa légataire Yolande Schutzman-Zisman, de soutenir la recherche sur la maladie de Parkinson en mémoire de son époux, Émile, qui en était atteint. Chaque année, la fondation soutient le programme Maladie de Parkinson de la Fondation de France à hauteur de près de 170 000 euros. « Ce montant représente environ un tiers du budget que nous consacrons à la recherche sur cette maladie, explique Fanny Ledonné, responsable Recherche médicale à la Fondation de France. En 2021, ce soutien nous a permis d'accompagner plusieurs travaux très prometteurs notamment sur la détection de biomarqueurs présents chez les personnes atteintes de Parkinson, sur une nouvelle technique d’imagerie ou encore sur les troubles du contrôle des impulsions, causés par les traitements antiparkinsoniens. »