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Le prix LO Frossard 2025 a été attribué à Théo Bernard

15 juillet 2025

tom pickerellLe prix LO Frossard 2025 a été attribué à Théo Bernard pour son doctorat « Ouvriers et ouvrières en grève dans les crises des années 1930 ».

Théo Bernard replace l’événement « 1936 » et les grèves associées à cette date mythique dans leur décennie. L’objectif est de restituer au plus près ce que font et vivent les protagonistes des grèves, ce qu’ils disent ou écrivent en analysant une série de situations et d’actions collectives à partir de sources ouvrières nouvelles.

Le dépliement des conflits permet d’étudier les vies au quotidien d’ouvrières et d’ouvriers (durée du labeur, forme des rémunérations, règlement intérieur, vécu du chômage, expulsion, harcèlement) en commençant par les pratiques les plus ordinaires, telle la consommation interdite de cigarettes dans l’atelier conquise en 1936. Les occupations d’usines vont au-delà des revendications salariales : elles questionnent aussi le travail et les abus de pouvoir notamment les violences de genre. Singulièrement distinctes des mythes associés au Front populaire, les ripostes ouvrières ne sont simplement festives surtout lorsque l’étude prend en compte les femmes, les étrangers et les jeunes et les rapports qu’entretiennent les principales organisations ouvrières à leur égard.

Responsable politique de premier plan à l’échelle nationale et respecté dans la région de Belfort en tant figure politique régionale, Louis-Oscar Frossard apparaît comme un intermédiaire lors de nombreux conflits de la décennie. Il est, par exemple, sollicité lors des grèves d’Héricourt et de Bethoncourt de l’été 1935 pour faire pression sur Schwob. Il est, surtout, en tant que ministre du travail et au côté du Président du Conseil Albert Sarrault, celui qui réunit dirigeants syndicaux et représentants patronaux lors de discussions d’ensemble relatives à la métallurgie dès la Pentecôte 1936. L’entente qui s’opère alors entre les parties mène à l’évacuation de l’essentiel des grandes usines occupées en région parisienne le 1er juin 1936. À partir d’archives syndicales et patronales inédites, Théo Bernard montre l’importance de ces négociations antérieures à l’arrivée au pouvoir de Léon Blum et à l’accord Matignon. Une version révisée de son manuscrit devrait être prochainement publiée.

Théo Bernard est actuellement ATER à l’IEP de Grenoble. Précédemment, il avait travaillé sur les grèves des ouvrières d’usine de Douarnenez et des ports alentours dans les années 1920 dans le cadre d’un mémoire récompensé par les prix Jean Maitron 2015 et publié l’article « Soviets et salaires : les sardinières dans la grève de Douarnenez (novembre 1924 - janvier 1925) », paru dans le numéro 154 de la revue Cahiers d’Histoire en 2022.


POUR ALLER PLUS LOIN

→ La Fondation L. O. FROSSARD
→ Culture et savoirs : les arts, ciment du vivre ensemble