La Fondation Adrienne et Pierre Sommer : accompagner les humains avec les animaux
Issu d’une famille d’industriels ardennais, Pierre Sommer (1909-2002) a toujours eu deux passions, partagées avec son épouse Adrienne (1902-2003) : l’être humain et l’animal. Ils ont créé en 1971 la fondation portant leurs noms, abritée à la Fondation de France depuis 1984, avec deux missions : sensibiliser les enfants à la connaissance des animaux domestiques et familiers, et agir pour le développement de la médiation animale par l’information, la recherche et le financement des actions de terrain.
Une ambition éducative : mieux connaître les animaux et respecter leur bien-être
La Fondation Adrienne et Pierre Sommer est convaincue de la nécessité d’agir dès le plus jeune âge pour mieux comprendre ce que sont les animaux, quel est leur rôle, et ainsi développer une relation de bienveillance et de respect mutuel entre l’humain et l’animal. C’est dans ce but qu’elle soutient depuis 2021 l’organisation de visites scolaires dans des fermes pédagogiques. Répondant à des objectifs pédagogiques prédéfinis avec les écoles (pratiquer l’écriture et apprendre du vocabulaire en lien avec le monde animal, effectuer des exercices de mathématiques à partir des activités de la ferme, etc.), ces sorties sont aussi l’occasion de travailler sur la différence, à partir d’animaux de différentes espèces ou de la même espèce mais avec des caractéristiques propres, et de sensibiliser les enfants au bien-vivre ensemble. Au cours de l’année scolaire 2024-2025, 660 classes de grande section de maternelle et de cours préparatoire, soit un total de 11 590 élèves, auront l’occasion de se rendre dans une ferme pédagogique. Depuis 2021, ce sont plus de 40 000 enfants dans toute la France qui ont bénéficié de ce dispositif destiné à se poursuivre en 2025.
La ferme pédagogique de La Villette
La ferme pédagogique du parc de La Villette à Paris, soutenue par la Fondation A. et P. Sommer, accueille des groupes scolaires en semaine pour des ateliers consacrés au bien-être et à l’étude du comportement des animaux, et propose des visites ouvertes au grand public le week-end. Depuis son lancement en septembre 2023, elle a accueilli, en plus des groupes scolaires, près de 60 000 personnes. Grâce au soutien de long terme de la fondation, la ferme va s’agrandir d’ici septembre 2025, en menant notamment des travaux de réhabilitation d’une friche cédée au parc de la Villette. Ce nouveau bâtiment va permettre d’accueillir davantage d’animaux et de construire un espace vétérinaire ainsi que des espaces d’ateliers.
Soutenir la médiation animale : un engagement sur le terrain et pour la recherche
Depuis sa création, la Fondation A. et P. Sommer a mis en place plusieurs initiatives et mené différents travaux de recherche autour de la médiation animale. Elle est notamment à l’initiative du recours aux chiens d’assistance judiciaire en France. L’objectif : soutenir des victimes d’épisodes traumatisants (violences, tentatives d’homicide, viols ou abus sexuels dans l’enfance…) grâce à la présence d’un chien qui les accompagne lors de toutes leurs démarches, du dépôt de plainte au jugement. Le lien avec l’animal contribue à apaiser la souffrance des personnes et à leur redonner confiance. Il joue ainsi un rôle déterminant dans leur reconstruction.
Amorcé en 2018 en France (une vingtaine de chiens sont aujourd’hui présents sur le territoire), ce dispositif est le résultat d’une recherche menée par la Fondation A. et P. Sommer pendant plusieurs années dans des pays précurseurs dans ce domaine (Belgique, Canada, USA). L’ambition de la Fondation pour les années à venir est d’augmenter le nombre de chiens d’assistance judiciaire en France, mais aussi de continuer à soutenir des travaux de recherche, notamment pour mieux mesurer l’impact émotionnel de cet accompagnement pour les animaux, afin de préserver leur bien-être.
Depuis 2010, la Fondation intervient également dans le milieu carcéral, avec la mise en place de projets de médiation équine ou canine. En près de 15 ans, elle a soutenu près de 90% des initiatives déployées en France, dans une soixantaine d’établissements sur l’ensemble du territoire. Des expériences aux résultats très positifs, notamment dans les prisons pour mineurs : l’organisation d’activités en présence d’un animal contribue par exemple à l’apaisement des relations entre les détenus, mais aussi entre les détenus et le personnel, qui prennent part ensemble à ces ateliers. Ils permettent aussi aux détenus de renouer des liens sociaux avec des personnes extérieures qui animent les activités (éducateur canin ou équin, comportementaliste animalier…), de renforcer l’estime de soi et de réduire la sensation d’isolement et la détresse psychologique. Enfin, ces activités participent également au processus de réinsertion des détenus privés de liens sociaux ou familiaux et qui appréhendent leur retour à la vie civile, surtout après de longues peines.
La Fondation soutient aussi des travaux de recherche sur le bien-être animal avec une spécialisation vétérinaire, en association avec des fermes pédagogiques. Elle travaille enfin en partenariat avec plusieurs cellules académiques pour la recherche, le développement, l’innovation et l’expérimentation (CARDIE) du Ministère de l’Éducation nationale. L’objectif ? Favoriser la mise en place d’actions de médiation animale au sein d’établissements scolaires, notamment à destination d’élèves en situation de handicap ou souffrant de troubles autistiques.
La Fondation a développé une expertise unique à travers plus de 1 000 programmes financés ou coproduits, à destination des personnes en situation de handicap, en difficultés sociales, en gérontologie, en milieu scolaire... L’aide aux initiatives et à la recherche pour la médiation animale témoigne plus que jamais de l’engagement de la Fondation.
Le prix Marie-Claude Lebret
La Fondation A. et P. Sommer décerne chaque année depuis 2009 le prix Marie-Claude Lebret, du nom de la fondatrice de l’association Handi’Chiens , qui éduque et offre gratuitement des chiens d'assistance à des personnes en situation de handicap. Ce prix récompense tous les ans trois mémoires de fin d’études dans les domaines paramédical ou médicosocial.
Les lauréates 2024 :
- Mélina Lottin, psychomotricienne, pour son étude sur la médiation canine auprès d’enfants atteints de TDAH.
- Malvina Martinez, ergothérapeute, pour ses travaux sur la rééducation assistée par l’animal après un AVC.
- Alice Vitrac, orthophoniste, pour la création d’un livret sur les bienfaits du chien médiateur en orthophonie.
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