Interview – Bruce Roch, délégué général à la Fondation The Adecco Group
La Fondation The Adecco Group est abritée à la Fondation de France depuis 2002. Depuis sa création, elle agit dans les domaines de l’accès à l’emploi et de l’adaptabilité. Pourquoi souhaite-t-elle aujourd’hui élargir son champ d’action ?
Nous avons récemment décidé d’intégrer une dimension « Innovation sociale et recherche » à nos missions. C’est un choix qui s’est fait naturellement puisqu’au cours des dernières années, la Fondation a participé à des études en collaboration avec le Lab’Ho, l’Observatoire de l’Emploi de The Adecco Group. Le changement de gouvernance en juin dernier nous a permis d’aller au bout de notre démarche. Grâce à l’intégration d’un pôle Recherche d’intérêt général au sein de la Fondation, nous souhaitons augmenter l’impact des projets que nous soutenons. Ce pôle va nous permettre aussi d’avoir une vision fine des évolutions du travail, et ainsi de mener et de suivre des projets encore plus en prise avec les besoins des acteurs de terrain.
À ce propos, pouvez-vous nous donner un ou deux exemples d’expérimentations terrain prochainement mises en œuvre ?
La Fondation The Adecco Group soutiendra trois grandes expérimentations au cours des trois prochaines années, avec une dimension de recherche-action plus fine et un doctorant affilié pour chaque projet. Dans un monde toujours en mouvement, notre volonté est de pouvoir réfléchir et agir, accompagner les associations dans leur essaimage et pouvoir expérimenter avec elles de nouvelles pistes d’action, de nouvelles façons de faire. Ainsi, nous avons lancé une première expérimentation sur le sujet de la transition en partenariat avec l’association 3PA et son réseau d’Ecoles de la Transition Ecologique (ETRE). Notre objectif est de comprendre l’impact de la transition écologique sur les métiers manuels. A posteriori, nous souhaitons diffuser plus largement cette réflexion sur le terrain, en accompagnant l’association dans l’essaimage de ses actions. Ce qui est intéressant, c’est justement de réussir à accompagner les mutations sur tous les territoires, en lien avec les acteurs locaux.
Avec l’ajout d’un pôle Recherche, quels types d’études la fondation souhaite-t-elle réaliser ?
Sortie en juin dernier, notre dernière étude porte sur le thème des pratiques inclusives des entreprises ; un sujet qui a donné lieu à plusieurs conférences de sensibilisation dans les territoires. Nous réfléchissons également à la thématique de l’inclusion des personnes les plus fragiles dans l’accès à l’emploi : réfugiés, sortants de prisons ou encore chômeurs de longue durée. Notre but, à travers ces études, est de pouvoir partager avec le plus grand nombre les bonnes pratiques sur lesquelles nous avons travaillé ; de pouvoir consulter les associations, les structures de terrain et institutionnelles, de faire dialoguer ces acteurs de proximité et de produire des solutions ensemble. Nous avons l’ambition d’activer des idées pour qu’elles puissent ensuite être adaptées et transposées par ces acteurs… en bref, essaimer au sein de l’ensemble de notre écosystème .
La Fondation fêtera bientôt ses vingt ans… Quel(s) enseignement(s) en tirez-vous ?
L’essentiel à retenir, c’est ce qui a été fait et qui dure : construire au quotidien avec nos parties prenantes un avenir du travail plus inclusif et plus durable. Et nous souhaitons, pour y parvenir, renforcer encore l’engagement de nos collaborateurs. Nous constatons que cela représente un formidable levier pour nos actions. Nous avons dernièrement lancé auprès des collaborateurs de The Adecco Group une plateforme d’engagement pour celles et ceux qui souhaitent se mobiliser pour réaliser des missions sur leur temps de travail à raison de deux jours par an, avec l’objectif d’atteindre d’ici trois ans 1 000 collaborateurs engagés !
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