Fondation Vallet : un engagement sans faille pour la réussite des jeunes
La Fondation Vallet a inauguré en mai dernier une nouvelle bibliothèque étudiante au Bénin. Une ouverture qui s’inscrit dans la continuité des engagements de la Fondation Vallet, qui depuis 25 ans agit en faveur de l’éducation des jeunes.
Le 2 mai dernier, une nouvelle bibliothèque dédiée aux sciences de la médecine a vu le jour à la Faculté des Sciences de la Santé de Cotonou grâce à la Fondation Vallet. Inaugurée par le Professeur Odon Vallet, président de la Fondation, et des autorités universitaires, la Bibliothèque Bénin Excellence/Fondation Vallet est un vaste bâtiment de plus de mille mètres carrés. Construite sur 3 niveaux, elle dispose d’un important fonds documentaire de 10 000 ouvrages de médecine et disciplines connexes (pharmacie, soins infirmiers et obstétricaux, kinésithérapie, maïeutique, nutrition, etc.) et pourra accueillir près de 1 000 lecteurs par jour. Elle abrite en outre une salle de conférences et offre un accès à la documentation en ligne grâce à une dizaine d’ordinateurs en libre- service et une connexion internet haut débit.
Depuis près de 25 ans, la Fondation Vallet, créée par Odon Vallet et son frère Jean-Daniel (aujourd’hui disparu), est engagée en faveur de l’éducation. Elle est la plus importante initiative privée au monde en matière de bourses d’excellence. Présente au Bénin, au Vietnam et en France, la Fondation a versé depuis sa création en 1999 près de 77 000 bourses à des étudiants méritants. 50 000 au Vietnam, 20 000 au Bénin et 7000 en France où elle soutient principalement les jeunes excellents et d’origine modeste dans leur cursus en école d’arts. Son engagement pour la réussite universitaire se concrétise également par la construction de bibliothèques. La Fondation a entièrement financé la construction et le fonctionnement au Bénin de 11 bibliothèques, soit le plus grand réseau de bibliothèques de l’Afrique francophone, fréquenté par environ 10 000 lecteurs par jour.
Elle a aussi, à Porto-Novo et à Abomey-Calavi, le plus important laboratoire de langues (Anglais, Allemand, Espagnol) d’Afrique francophone. Parmi ses anciens boursiers, la Fondation compte 285 polytechniciens et 405 médaillés aux olympiades mondiales de mathématiques, physique, chimie, biologie et informatique. La grande majorité des jeunes cadres du Vietnam ou du Bénin sont d’anciens boursiers.
4 questions à Odon Vallet, président de la Fondation Vallet
Pourquoi avoir créé une fondation ?
Mon père est mort en 1954, laissant un patrimoine non négligeable qui n’a cessé d’augmenter grâce notamment à une gestion prudente de ma mère. Je n’avais pas besoin de ce patrimoine dans sa totalité et je me suis demandé qu’en faire. J’avais vu le conseiller d’état chargé des fondations en 1998, il m’avait dit : « Vallet il y a trop de fondations, donc si vous décidez de créer une fondation, choisissez plutôt de créer une fondation abritée ». J’avais par ailleurs bien connu Michel Pomey, qui a participé à la création de la Fondation de France et nous avions longuement discuté de la question des fondations en droit français par rapport au droit américain.
C’est ainsi qu’est née la Fondation Vallet. Je ne voulais pas apposer de prénom car il aurait fallu mettre celui de mon père, de ma mère, de mon frère et le mien. Toutefois dans nos bibliothèques de médecine il y a une salle Jean Vallet, mon père, une salle Solange Vallet, ma mère, qui était infirmière et dans une autre bibliothèque, il y a une salle Jean-Daniel Vallet. Je crois qu’il est très important dans une fondation de tenir compte à la fois de ceux qui ont gagné l’argent, de ceux qui l’ont géré et de ceux qui le dépensent dans le cadre d’une fondation.
Pourquoi avez-vous choisi de vous engager au Bénin et au Vietnam ?
En fait je connaissais déjà un peu le Vietnam. C’est une des nations les plus douées intellectuellement, et qui possède l’un des meilleurs lycées du monde, le Hanoï Amsterdam. La Fondation a récompensé environ 2000 boursiers vietnamiens dont le parcours est extraordinaire puisqu’ils ont décroché 404 médailles aux Olympiades mondiales de maths, physique, chimie, biologie, astrophysique, informatique et qu’ils sont nombreux à poursuivre leur cursus dans les plus grandes universités américaines.
L’instabilité politique et les conflits qui touchent un grand nombre de pays africains ne permettent pas d’y mener des actions de longue durée, que ce soit au niveau économique, social, éducatif ou autre. Or le Bénin est l’un des pays d’Afrique francophone qui n’a jamais connu la guerre et bénéficie d’une relative stabilité. C’est donc pour cette raison et par flair, que j’ai choisi d’y mener des actions de philanthropie.
Pourquoi soutenez-vous en particulier les étudiants en sciences exactes ?
Mon adjoint et successeur Espéran Padonou est docteur es mathématiques, parce que je suis nul en maths, en sciences exactes et j’aime bien les gens qui sont bons là où je suis nul. En général ils ne sont pas bons là où je suis bon. C’est une sorte de compensation de mes faiblesses. J’aime bien les gens qui sont bons là où je suis nul. Je m’inspire en cela de Conan Doyle qui faisait dire à Sherlock Holmes dit « voilà dans telle ou telle discipline je suis nul, dans telle autre je suis très bon. Là où je suis nul je n’y vais jamais. Là où je suis très bon j’y vais tout le temps. » Il faisait allusion à la médecine et ses multiples spécialités. C’est la même chose pour moi.
Mais outre les sciences, la Fondation Vallet soutient aussi les arts, en aidant les étudiants modestes des grandes écoles parisiennes comme, comme l’Ecole Boulle, l’école Duperré ou Estienne à acheter le matériel nécessaire.
Votre fondation soutient avant tout l’éducation des jeunes, pourquoi ce choix ?
C’est toujours par les jeunes qu’arrive le progrès, mais pas n’importe quelle jeunesse, une jeunesse éclairée et instruite. Que ce soit au Bénin ou au Vietnam, soutenir l’éducation et bien plus encore l’excellence, permet de démultiplier l’impact. Par exemple, certains boursiers ont intégré de grandes banques américaines et conclu des accords bénéfiques avec des entreprises de leur pays. Au Bénin, les deux premiers polytechniciens sont d’anciens boursiers, d’autres ont intégré la Banque mondiale et c’est comme cela que tous peuvent occuper des postes importants et peser sur l’avenir de leur pays. En quelque sorte, et de manière stratégique, j’ai appliqué les grands principes de Clausewitz (général et théoricien militaire prussien) qui sont : « concentration des moyens, économie des forces, liberté d’action si on veut la victoire. » D’une certaine manière, je fais la guerre contre l’ignorance. Et les résultats sont là. Aujourd’hui, dans nos onze bibliothèques au Bénin, nous recevons 3 millions de visites de par an pour une population de 14 millions d’habitants. C’est unique au monde.