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Questions à... Gérard Lefebvre sur le programme Accompagner les enfants, leur famille et les jeunes en difficulté

21 décembre 2018

Ancien directeur de l’Aide sociale à l’enfance dans le département du Pas-de-Calais, Gérard Lefebvre est membre du comité Enfance-Education de la Fondation de France. Un regard d’expert sur les actions menées dans le cadre du programme Accompagner les enfants, leur famille et les jeunes en difficulté.

 

Parentalité, construction des familles… En quoi la Fondation de France vous semble-t-elle légitime à traiter cette problématique ?

G. Lefebvre : La cause des enfants, les liens familiaux, la parentalité sont des thèmes dont on parle beaucoup, mais le plus urgent est d’agir ! A travers ce programme de solidarité, la Fondation de France porte cette éthique de l’engagement, cette responsabilité du « faire ». Elle envoie un message fort à tous ceux qui œuvrent de façon innovante dans ce domaine sensible : nous vous soutenons. C’est important car, par nature, le lien parental est un sujet intime, complexe et délicat, qui ne sera jamais épuisé ! Construire une famille et assumer les responsabilités qui en découlent… cela reste compliqué pour beaucoup de personnes fragiles. Du fait de mon parcours professionnel, je suis heureux de pouvoir partager mon expérience et d’apporter ma contribution à ce programme.

En quoi l’approche de ce programme est-elle spécifique et complémentaire de l’action des autres acteurs intervenant dans ce domaine ?

G. Lefebvre : La vocation de ce programme est l’accompagnement des enfants et de leur famille, ainsi que celui des jeunes adultes sans soutien familial. Concrètement il s’agit d’aider à maintenir et/ou à restaurer le lien parent/enfant, ou d’y pallier lorsqu’il n’existe plus. Nous soutenons avec bienveillance toutes les formes d’accompagnement qui nous semblent pertinentes, avec des points d’attention particuliers portés aux jeunes parents ainsi qu’aux jeunes en errance. Bien sûr, de très nombreux dispositifs publics existent dans ce domaine mais ils sont soumis à des procédures, des normes, des validations... parfois contraignantes. Le programme de la Fondation de France ouvre une fenêtre pour des projets innovants qui auraient sans doute du mal à « entrer dans le cadre » et leur permet de grandir.

Un autre axe du programme consiste à analyser et à diffuser les meilleures pratiques professionnelles. Comment ? En jetant des ponts entre des porteurs de projets et en créant des coopérations entre les acteurs (Etat, collectivités territoriales, associations, MECS1, structures d’accueil, etc.).

L’une des forces de ce programme est aussi de s’intéresser aux « petits » projets très concrets qui ciblent une problématique précise. Par exemple, ce projet d’accompagnement de jeunes adolescents devenus « aidants » de leurs parents malades, et risquant la déscolarisation et la marginalisation. Des cas isolés, mais pour nous il n’y pas de petit projet !

Quelles pistes d’évolution envisagez-vous pour les prochaines années ?

G. Lefebvre : Nous souhaitons continuer à favoriser les coopérations entre les acteurs engagés dans ce domaine pour rendre leur action plus efficace, surtout quand ils s’adressent aux mêmes cibles : jeunes parents, mineurs non accompagnés, etc. Je crois très fort au croisement des compétences et des financements, à condition d’être très vigilant à ne pas nous substituer aux pouvoirs publics : le but de ce programme n’est pas de financer des actions à leur place, ce qui favoriserait leur désengagement, mais d’intervenir en faveur de projets innovants lorsqu’une multiplicité de financements s’avère nécessaire.


1Maisons d'enfants à caractère social