FestiPREV, 10 ans de films engagés réalisés par la jeunesse
FestiPREV, le festival international du film de Prévention et de Citoyenneté Jeunesse, fêtera sa dixième édition du 22 au 24 mai. Unique en son genre, l’événement, soutenu par la Fondation de France, présente des courts-métrages sur des sujets de société réalisés par des jeunes de 11 à 25 ans. Il leur offre ainsi l’opportunité d’exprimer leurs idées et leur engagement. Les 36 films sélectionnés seront dévoilés lors de projections gratuites et ouvertes à tous à l'Espace Encan de La Rochelle.
« Biodiversité, relations familiales, harcèlement, égalité femme-homme, santé mentale, alimentation, abus d’écran… Sur tous ces sujets contemporains, les moins de 25 ans ont des choses à dire et sont évidemment légitimes à s’exprimer. C’est même instructif pour les adultes », explique Jean-François Le Fèvre, Délégué général de FestiPREV . Le court-métrage est pour cela un vecteur particulièrement pertinent par sa dimension créative et visuelle.
Donner la parole aux jeunes
Dans le cadre de ce festival de cinéma hors du commun, tous les jeunes ou groupes de jeunes français ou étrangers, représentés par un établissement scolaire ou pas, peuvent proposer un film de maximum 5 minutes. Les courts-métrages sélectionnés sont ensuite présentés durant 3 jours dans un lieu dédié au cœur de la Rochelle, transformé en véritable espace citoyen de rencontres et d’échanges pour les 11-25 ans. Chaque année, des débats sont organisés entre les jeunes autour de leurs réalisations et de nombreuses animations éducatives, ludiques, sportives et culturelles qui valorisent l'engagement de la jeunesse sont proposées.
Le comité de sélection porte avant tout son attention sur le message : est-ce que le court-métrage interpelle sur un sujet sensible ou d’actualité ? Le discours est-il inspirant ? Est-ce que l’œuvre permet aux adultes de mieux appréhender l’univers de la jeunesse ? En 2022 par exemple, le court-métrage « Messieurs… » a marqué les esprits : réalisée par une jeune fille de 14 ans, la vidéo aborde le sujet de la violence conjugale sous la forme d’un slam particulièrement percutant.
Le film comme support d'apprentissage de la citoyenneté
La première édition de FrestiPREV a lieu en 2016 sous l’impulsion d’Angoul’Loisirs , une association de jeunesse et d’éducation populaire qui favorise l’accès aux loisirs et le vivre ensemble. « Avec l’équipe organisatrice, nous avions une ambition : utiliser le film comme support d’apprentissage de la citoyenneté. Nous avons imaginé un événement dont le contenu serait apporté par les jeunes, pour les jeunes, dans l’idée de sensibiliser sur des sujets de société et d'impulser un changement de regard », poursuit Jean-François Le Fèvre.
Dix éditions plus tard, FestiPREV est devenu un festival reconnu dont l’intérêt pédagogique et citoyen n’est plus à prouver. Le comité de sélection a reçu cette année près de 200 films (contre 40 lors de la première édition), dont certains viennent de Belgique, de Suisse, du Québec ou du Maroc. L’édition 2025 rassemble plus de 2 500 jeunes réalisateurs du collège jusqu’à l’université, 11 collèges participants, une centaine de partenaires publics et privés, et plus de 5 000 festivaliers sont attendus. Un succès qui est aussi digital : la chaîne Youtube du festival compte 23 000 et enregistre plus de 10 millions de vues depuis sa création. Les jeunes se fédèrent autour de cette chaîne et relaient les œuvres tout au long de l’année via les réseaux sociaux. Les équipes éducatives se servent quant à elles des courts-métrages comme supports pédagogiques. A titre d’exemple, le film « La recette », réalisé en 2017 par un groupe de collégiens, est régulièrement utilisé par les établissements scolaires dans le cadre de l’éducation à la sexualité.
« En réalité, le festival est le point d’orgue d’un cheminement. Pendant tout le temps de l'émergence d’un court-métrage, les jeunes vont faire appel à leur créativité, ils vont découvrir la gestion de projet et le milieu de l’audiovisuel. Ils échangent, collaborent, ils apprennent à se positionner sur un sujet, à clarifier leur message et à écouter les autres points de vue. Certains jeunes ont eu une révélation et ont décidé de s’orienter vers les métiers de l’audiovisuel », conclut Jean-François Le Fèvre. Prochaine étape envisagée : lancer une étude approfondie pour évaluer l'impact de FestiPREV sur l’engagement citoyen des jeunes au cours des dix dernières années.
Crédit photos : © Hugo Lafitte
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