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Entreprendre sur une île : un projet de vie

Entreprendre sur une île : un projet de vie

Comment peut-on créer son entreprise sur un territoire cerné par l’océan, desservi par bateau et donc tributaire de la météo, avec un marché ultra saisonnier et un accès réduit aux services ? « Par choix ! » répondent les nouveaux entrepreneurs insulaires. Et l’expérience montre que cela fonctionne. Retour sur le projet IDIles, soutenu depuis 2011 par la Fondation de France.

Il s’appelle Yannick, et dirige une entreprise de matériel pour la pêche de loisirs. En 10 ans, son chiffre d’affaire a été multiplié par 10, il emploie une vingtaine de salariés, fait fabriquer ses produits au Japon, livre dans toute la France et exporte en Europe et au Canada.

Elle s’appelle Christelle, dans le calme de son petit atelier, elle travaille la terre, la céramique, les émaux, et vends ses créations aux clients locaux comme aux touristes.

Leur point commun ?  Avoir choisi de créer leur entreprise sur une île : Belle-Ile-en-mer pour Yannick Cordier et l’île de Sein pour Christelle Le Dortz. Ils font partie des quelques 200 entrepreneurs répartis sur 13 îles du Ponant[1] et interviewés dans le cadre de la recherche ID-Iles « Entreprendre sur une île, du constat aux témoignages, de l'expérience aux projets ».

« Notre campagne de recherche est partie d’un constat, raconte Louis Brigand, professeur de géographie à l’Université de Bretagne occidentale qui a supervisé le projet. Depuis les années 2000, on assiste à une inversion des tendances démographiques dans ces îles. Terres d’exode rural depuis les années 60, elles redevenaient attractives et voyaient leur population se stabiliser pour les unes, croître pour les autres. Pas seulement avec des séniors venus couler une retraite heureuse. Mais avec l’installation à l’année de personnes jeunes décidées à créer leur emploi. »

Loin des clichés

Objectif de la recherche : prendre la mesure du phénomène, identifier les spécificités de l’entrepreneuriat insulaire, ses limites et ses contraintes pour éclairer la décision publique et inspirer d’autres territoires. Avec une méthode originale, associant enquête sociologique de terrain et entretiens vidéos, et une forte dimension participative.

Principaux enseignements ? « Nous pensions que pour ces jeunes créateurs d’entreprise, la difficulté majeure tiendrait à la saisonnalité. Or les obstacles à l’installation et au développement sont surtout liés à la rareté et au coût du logement et aux contraintes de transport avec le continent, note Louis Brigand. Il apparaît que l’entrepreneuriat insulaire est avant tout un « projet de vie » global : vivre dans le cadre si spécifique d’une île, et y développer sa propre activité, loin du stress et des codes sociaux urbains. » Pour y parvenir, un impératif : la créativité. La diversité des projets menés par ces nouveaux îliens est frappante : de la fabrication de cabanes arboricoles aux balades en kayak, de l’installation d’un studio d’enregistrement à la pêche artisanale… « On est loin du cliché du cadre épuisé créant sa chambre d’hôte ! souligne Louis Brigand. Et les îliens inventent des commerces hybrides, comme le resto-librairie ou le poissonnier-droguerie… qui permettent de fonctionner à l’année. » Seconde leçon : la solidarité. « Là encore, contrairement aux préjugés, nos interviewés ont souligné la qualité de l’accueil dans les îles, l’intérêt des « anciens » pour leur démarche. Et on le comprend : une entreprise qui se crée, c’est souvent une famille qui s’installe, des enfants, une école préservée… la vie qui continue. » Enfin, attirés par la qualité du cadre de vie insulaire, les néo-entrepreneurs conjuguent souvent économie avec éthique environnementale et sociale. Produits et procédés écologiques, échanges de service et troc, circuits courts, qualité des relations sociales… autant de principes qui guident nombre de ces nouveaux entrepreneurs. Un « modèle » qui pourrait bien inspirer le continent !


[1] Les 13 iles du Ponant participant au projet, du nord au sud : Bréhat, Batz, Ouessant, Molène, Sein, Groix, Ile-aux-moine, Arz, Belle-île, Houat, Hoedic, Ile d’Yeu, Ile d’Aix.

Développement local sur les îles : la Fondation de France s’engage

Le soutien au programme IDIles, initié en 2011, a été renouvelé en 2014. Ce projet a permis notamment de financer quatre thèses, dont une thèse originale sous format magazine vidéo, diffusée par une télévision locale : id-iles.fr. IDIles a inspiré un autre projet sur des enjeux similaires mais sur des territoires plus lointains : « Envie d’îles » sur les nouveaux arrivants en Polynésie.

La thématique du développement économique et social en milieu insulaire est également au cœur d’une autre recherche soutenue par la Fondation de France : ESS-îles, « Associations et Economie Sociale et Solidaire dans les îles du Ponant : lieux d’émergence de nouveaux modes de développement, plus durables et solidaires ? », portée par l’Association des îles du Ponant.


 

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